L’association AMO, pour Architecture et Maîtres d’Ouvrage, organise un Prix auquel la MAF s’associe chaque année : le Prix AMO. Alors que les candidatures pour l’édition 2020 sont ouvertes jusqu’au 11 Décembre prochain, Martin Duplantier, architecte et président de l’association en dit plus sur sa philosophie et le rôle d’AMO.
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Les prix d’architecture racontent toujours une histoire. Celui de l’association AMO ne déroge pas à la règle. Depuis sa première édition, en 1983, la nomenclature a évolué mais la philosophie n’a pas bougé : mettre l’accent sur un projet, non sur le seul critère de son architecture, mais en saluant une méthode, un rapport entre architecte et maître d’ouvrage duquel nait la qualité. 

« Avec le jury, nous faisons en sorte de porter un regard pluridisciplinaire, le plus large possible, sur les réalisations. Il s’agit de récompenser les nouvelles manières de faire, générant une plus-value pour le cadre de vie » explique Martin Duplantier.

Un Prix. 6 Catégories.
Depuis 3 ans, exit la répartition en silos qui imposait jusqu’alors de nommer une réalisation par typologie, et place à « l’hybridité, les approches transverses, qui sont le reflet de la ville actuelle et des dynamiques contemporaines » poursuit l’architecte basque.

Les catégories du Prix AMO :

  • Prix de la plus belle métamorphose
  • Prix de la mise en œuvre la plus audacieuse
  • Prix de la typologie la plus créative
  • Prix du lieu le mieux productif
  • Prix du meilleur catalyseur urbain

(Présentation des catégories à retrouver sur le site www.prix-amo.com)

A ces 5 catégories, reconduites pour la troisième fois, s’additionne une 6ème depuis l’an passé : le Prix TransEuropArchi.

Grâce à cette nouvelle catégorie, l’association entend « valoriser de nouvelles façons de construire en Europe en récompensant la meilleure collaboration transfrontalière ayant donné naissance à un ambitieux projet ».

Après la Belgique, mise à l’honneur à l’occasion de l’édition 2019, et les agences Pierre Hebbelinck (mandataire), Hart Berteloot atelier architecture territoire (architectes associés) récompensées* pour la transformation d’anciennes halles industrielles des frères Perret en école de musique à Montataire dans l’Oise (80), c’est sur l’Espagne que le millésime 2020 jette son dévolu. 

Interrogé sur ce choix, le président d’AMO s’explique : « c’est un pays d’une grande richesse architecturale, dont l’histoire récente regorge d’une résilience et d’une capacité de rebond qui doit inspirer les constructeurs français ». Après une crise financière, devenue immobilière dans les années 2010, la construction espagnole a vécu des heures sombres. 

Une décennie plus tard, la frugalité et l’intelligence de ses projets, le savoir-faire de ses concepteurs et le recours aux matériaux bio-sourcés sont à prendre en exemple. « A cela s’ajoute un modèle urbanistique, de densité assumée et désirée, moins consommateur en surface, réponse concrète à l’étalement urbain qui est une réelle problématique française » poursuit Martin Duplantier. 

« Si toutes ces raisons n’étaient pas suffisantes, le statut du concepteur espagnol devrait être un exemple en France. De l’autre côté des Pyrénées, nos confrères sont également ingénieurs, ils maîtrisent l’acte de construire et n’ont pas à rougir de leur niveau technique » explique-il.

Des chantiers plus que jamais sur la liste des priorités de l’association AMO.

 

L’association AMO lutte contre l’absence d’architecture dans la maîtrise d’ouvrage publique
A l’origine, dans les années 80, il y a le constat d’un homme : Jean-Pierre Duport, alors préfet de Paris et d’Île-de-France, qui regrette le manque de culture architecturale de la maîtrise d’ouvrage publique. La création de l’association est une réponse à ce constat. 

Depuis, le format a essaimé et l’association compte plusieurs entités en région promouvant ce modèle unique au monde : « on ne représente pas une profession, nous ne sommes ni une fédération, ni une corporation. Au contraire, nous sommes un plateau d’échanges sur le cadre de vie et l’architecture. Notre action vise tous les acteurs de la construction. »

Parmi les chantiers qui doivent permettent de faciliter le travail entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre, le président de l’association explique travailler à un label porté par la Fédération des Promoteurs Immobiliers de France (FPI) et l’Ordre des architectes. Le souci de rapprocher maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage, toujours.

Interrogé sur le contexte actuel et sa vision de l’avenir, Martin Duplantier conclut : « Nous allons vivre des mois et des années assez compliquées. Dans ces moments de crise, le réflexe le plus commun est de se recroqueviller sur son agence. Je crois, sincèrement, qu’au contraire, c’est le moment idéal pour s’ouvrir, échanger, se retrouver. J’invite tous ceux qui nous lisent à porter des idées, car au-delà d’une crise ce sont des opportunités qui s’ouvrent ! »

Informations sur le Prix AMO sur le site www.prix-amo.com.

*L’ensemble des lauréats de l’édition 2019 est à retrouver sur le site www.prix-amo.com.