Aujourd'hui vous aviez envie d'en savoir plus sur la construction modulaire, la loi Essoc et les normes incendie, l'avenir des ZAC et de la Tour Montparnasse ? La belle affaire, ce sont justement les sujets au menu de l'HebdoMAF 86 !
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Au salon Batimat, la construction modulaire fait recette

C’était la star du salon Batimat qui a refermé ses portes la semaine dernière après une affluence de 300.000 visiteurs, la construction modulaire a le vent en poupe. Il faut dire que, hasard du calendrier, la même semaine était célébrée la pose du dernier module sur deux tours jumelles résidentielles de 38 et 44 étages, entièrement fabriquées en usine.

Record de hauteur battu (avant la livraison de ce programme prévu en Mai 2020, les tours jumelles modulaires les plus hautes du monde mesurent 40 mètres et sont situées à Singapour) dans un délai de 32 semaines seulement.

Une invitation à s’y mettre au moment où les majors sont toutes dans les starting-blocks pour saisir la balle au bond d’une construction complètement délocalisable. Un avenir fait de modules 100% réalisés dans des pays où la main d’œuvre est bon marché ? Pas nécessairement selon Pascal Chazal, fondateur d’Ossabois dans les Vosges, qui y voit même l’opportunité d’ouvrir le monde de la construction aux femmes, là où le BTP actuel leur est presque totalement hermétique.

 

L’innovation va-t-elle mettre le feu à la construction ?

C’était le sujet des échanges à l’occasion d’une conférence organisée le 7 novembre par la société des ingénieurs de la protection incendie. En cause, la réécriture du code de la construction et de l’habitat (CCH) qui verra concrètement le jour à partir de 2020, et qui substituera l’objectif de résultat à l’objectif de moyen.

En clair, il sera ponctuellement possible de proposer des alternatives innovantes à la réglementation en vigueur, s’il a été prouvé que l’objectif de résultat est respecté. Ainsi pourrait-il en être de la sécurité des personnes en cas d’incendie, selon les experts réunis … 

La qualité de la sécurité française vit elle ses derniers instants ? Pas tout à fait selon les experts présents qui rappellent que le permis d’innover ne concernera que quelques projets. La loi Essoc devrait paraître au plus tard le 10 février prochain.

 

? La ZAC est morte, vive la ville ?

Attention à ne pas enterrer trop tôt les zones commerciales périurbaines. Longtemps symboles de l’urbanisme à la française avant de devenir les responsables toutes trouvées de l’étalement urbain d’une « France moche », les zones commerciales sont aujourd’hui à un tournant crucial de leurs existences. 

D’une part, il faut faire évoluer le modèle. Entre besoin de revitaliser les centres-villes, de penser des mobilités nouvelles, de concevoir des villes qui se vivent à l’échelle humaine et de les ouvrir à l’écologie, l’avenir des centres commerciaux avec parkings géants et déplacements motorisés uniquement n’est plus adapté. 

De l’autre, inconcevable d’abandonner purement et simplement ces millions de mètres carrés sur lesquels de nombreux acteurs ont investi. D’autant que le modèle fait encore recette, bien que des signaux faibles annoncent une décroissance à moyen terme.

La solution à ce problème qui semble inextricable est peut-être dans la question. Si ces zones ont trop longtemps été éloignées des villes, il semble bien qu’elles aient fini par les rejoindre au fil d’années d’étalement urbain.

A Montpellier par exemple, les travaux du projet « Ode à la mer » démarreront l’année prochaine avec à la clé, l’une des plus importantes opérations de renouvellement urbain et commerciale de France : 8 000 logements, des restaurants en rez-de-chaussée, des bureaux, des lieux de loisirs, des complexes hôteliers … le tout sur 110 000 m² carrés.

Pour autant, pas question de reproduire les erreurs du passé : ces évolutions ne pourront se faire qu’avec l’accord des acteurs locaux, en utilisant le commerce comme facteur de lien et de rencontre, et non comme une fin en soi. 

Les ZAC n’ont finalement pas dit leur dernier mot …

 

La tour Montparnasse va-t-elle perdre sa tête ?

C’est en tout cas ce que souhaiteraient plusieurs associations, comme Monts14 et Sites et Monuments, qui ont déposé un recours gracieux contre le projet porté par les architectes de Nouvelle AOM (Franklin Azzi, Chartier Dalix et Hardel-Le Bihan).

Après la polémique sur la Gare du Nord, c’est au tour de la surélévation de la Tour Montparnasse de susciter des mécontentements. En cause : la perte de perspectives parisiennes sur certains monuments comme les Invalides et les berges de la Seine.

Pour les opposants, coiffer la tour d’une serre n’est pas pertinent au regard du prix du m² parisien. 

Des arguments que la Mairie de Paris a réfuté, indiquant que le projet respectait les dispositions du PLU et que les accusations n’étaient ni suffisamment fondées, ni suffisamment étayées.

La balle est désormais dans le camp des associations qui ont jusqu’au 12 décembre pour saisir le tribunal administratif en vue d’émettre un recours contentieux.