Nouvelle semaine, nouvel hebdoMAF qui toque à votre porte. Mais c’est promis, il ne vous jettera pas de sort si vous ne lui offrez pas de bonbon. Une impression 3D en béton, des architectes pour accompagner les visites d’achat, du bois pour la charpente de Notre-Dame et les sous-terrains de la Défense objet d’un concours … C’est le programme de la semaine !
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Dans le Nord, une startup réalise un premier bâtiment en béton imprimé in situ

C’est une première mondiale qui pourrait bien redéfinir le chantier. Dans le nord, la start-up Constructions-3D vient de lancer la construction du futur pavillon d’exposition de l’entreprise. Jusqu’ici rien d’exceptionnel. C’est dans le procédé de fabrication que la startup disrupte : grâce à un robot, la structure sera entièrement réalisée en béton en impression 3D.

Cette technique n’est pas en soi, une première mondiale. Pour autant, la force du projet conduit à Bruay-sur-l’Escaut (Nord) réside dans la mobilité du robot. Les réalisations étrangères comportaient plusieurs inconvénients. Elles imposaient soit un usinage des pièces sur site, soit la construction d’un robot sur place. La startup française fait plus fort, avec une machine capable, une fois pliée, de rentrer dans un petit container. Facilement transportable et réutilisable.

Au total, pour réaliser les quatre murs courbes (2m50 de haut, 5m de large et 7 tonnes chacun), qui composent l’édifice, la machine n’aura eu besoin que de 28 heures.

 

Accompagner les visites d’achat : une nouvelle perspective pour les architectes ?

Et si les architectes se taillaient une part dans le gâteau de la rénovation de logement ? C’est en tout cas une piste qu’exploite le site Archidvisor, plateforme de mise en relation entre des maîtres d’ouvrage particuliers et des architectes. Le concept ? Proposer l’accompagnement d’un professionnel dans le cadre d’un achat pour lequel des travaux de rénovation sont à prévoir. 

A la clé, la plateforme propose à ses clients de s’appuyer sur l’analyse du professionnel, pour cerner au mieux le potentiel de l’habitation, informer sur la réglementation, cibler les interventions prioritaires et chiffrer le budget poste par poste.

Organisable rapidement directement via la plateforme, ce premier contact étoffe le catalogue de prestations des architectes (la visite est facturée 299 euros), et crée les bases d’une collaboration dans le cadre des travaux à venir !

 

Pour la charpente de Notre-Dame, il ne faut qu’une heure de croissance naturelle de la forêt !

C’est l’argument qu’a avancé un spécialiste de l’association « Restaurons Notre-Dame », parrainée par le photographe Yann Arthus-Bertrand. Cet argument était en réalité un tir de barrage aux opposants à une charpente en bois pour la reconstruction de la cathédrale sinistrée au printemps dernier.

Au total, les besoins en bois de ce projet sont estimés à 2 000 m3, l’équivalent de 1000 arbres, alors que dans le même temps, la croissance naturelle des forêts française est de 10 000 m3 … par heure, rendant irrecevable l’argument écologique contre l’utilisation du bois.

Les professionnels de la filière bois y voient une magnifique occasion de se structurer autour d’un projet phare et porteur pour tous les acteurs. Quant à ceux qui opposeraient au projet la qualité des bois, l’agence « France Bois Forêt » précise que, non seulement, la qualité des chênes actuels est bien meilleure que celle des arbres coupés au Moyen-Âge, et que, les bois initiaux de la charpente avaient « de source sûre » été mis en œuvre dans les deux années qui avaient suivi leur coupe. 

Du bois vert et un contre-argument de plus pour ceux qui estiment que le bois n’est pas le meilleur allié de ce projet.

 

Après les cieux, l’avenir de La Défense se dessine en sous-sol

Où trouver de nouveaux mètres carrés exploitables quand la totalité de l’espace est occupée sur plusieurs dizaines de mètres de haut ? C’est la question que s’est posé l’établissement Paris La Défense et à laquelle le dialogue compétitif lancé avec 5 agences d’architecture doit répondre. 

Le brief : capitaliser sur les sous-sols et son réseau de creusements à vocation technique. Au total, ce sont près de 20 000m² qui sont encore vierges et inexploités, entre itinéraire modifié et obsolescence due aux mutations de la zone.

Au cœur de ce projet, la « Cathédrale » et ses 6 000 m² de vide, qui devaient accueillir dans les années 70 la ligne 1 du métro avant que ne lui soit préféré un parcours aérien entre Pont de Neuilly et La Défense.

Par opposition à la froideur impersonnelle de la dalle qui s’étale entre la Grande Arche, le CNIT et les 4 Temps, l’établissement exige une identité forte de la sous-dalle dans son cahier des charges. Entre chemins de passage et offres de services invitant à y rester plus longuement, le projet devra être éminemment mixte.

La désignation du lauréat devrait avoir lieu au premier trimestre 2020. Il s’agira alors de départager les projets des équipes en compétition :

  • le cabinet belge Baukunst
  • les parisiens Lacaton&Vassal
  • l'architecte espagnol Emilio Tunon
  • l'agence tokyoïte Tezuka Architects 
  • Kaan Architecten basé à Paris, Rotterdam et Sao Paulo.