Après un été que l’on vous espère agréable et reposant, il est temps de reprendre vos bonnes habitudes. Si l’HebdoMAF n’en était pas déjà une, il n’est pas trop tard : fin des maisons individuelles, îlots de fraicheur contre la canicule, une école en terre crue, la nouvelle Gare du Nord face à la gronde et un centre de tri 100% écolo. C’est le programme de cet HebdoMAF 76 !
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Fin programmée des maisons individuelles ?

Délaisser les maisons individuelles au profit de la re-densification des centres villes. C’est la direction que souhaite prendre le ministre Julien Denormandie, à l’occasion de propos qui ont fait réagir les acteurs impliqués. 

Les constructeurs de maisons individuelles d’abord, qui voient d’un mauvais œil cette nouvelle tendance. Les architectes ensuite, qui, par la voix de leurs représentants habituels, semblent partager le constat du ministère : les extensions urbaines et pavillonnaires sont les traductions d’un modèle qui a fait son temps.

Pour Denis Dessus, président de l’Ordre, la double nécessité de combler le déficit de logements neufs tout en cessant la consommation « de centaines de milliers d’hectares en lotissement et zones commerciales obsolètes » explique cette dynamique nouvelle. Pour Régis Chaumont, président de l’Unsfa, le sentiment que le gouvernement est sur la bonne piste est là, mais il s’agit, selon lui, de ne pas oublier ces décennies de constructions péri-urbaines, au risque de les voir se « nécroser ».
Bref, changer de modèle sans abandonner l’héritage du précédent.

 

Quelles solutions pour continuer à respirer en ville l’été ?

Ça n’aura échappé à personne, cet été, il a fait chaud. Très chaud. Souvent même, trop chaud. Face à la probabilité que l’occurrence des canicules s’intensifie, les villes doivent se préparer en luttant contre les îlots de chaleur, responsables de la suffocation de certains quartiers. Asphalte, constructions ou encore absence de végétaux, concourent à un stockage de l’énergie solaire, restituée telle quelle dans des rues qui, aidées par un vent chaud, ressemblent rapidement à l’intérieur d’un four réglé sur chaleur tournante.

Pour réduire l’impact de la hausse des températures, les villes changent leur rapport à l’urbanisme en capitalisant sur des îlots de fraicheur. Premier allié, la végétalisation : « deux avantages : elle permet de créer de l’ombre, ce qui protège le sol et les personnes dans l’espace public. Via le mécanisme de photosynthèse ensuite, la végétalisation rejette de la vapeur d’eau et donc rafraîchit » explique Julien Bigorne, ingénieur à l’Apur (atelier d’urbanisme).

De nouvelles attentes qui modifient déjà des programmes en cours de réalisation : exit la minéralité, et bonjour la végétalisation, comme c’est le cas dans le quartier Bordeaux Saint Jean. A Paris, la municipalité teste d’ores et déjà des asphaltes stockant moins la chaleur, et à Nice, des enrobés réalisés à partir de coquilles Saint-Jacques concassées, qui, une fois humidifiés, créent une sensation de fraicheur sont à l’étude.

 

NanTerre et Ciel

Innover en utilisant des méthodes ancestrales. C’est le paradoxe de notre époque que la dernière réalisation de l’agence TOA Architectes Associés vient de soulever. Pour la première fois depuis plusieurs siècles, un bâtiment est réalisé en terre crue en Île-de-France. Une technique que connaissaient bien nos ancêtres mais pour laquelle les concepteurs de l’agence ont dû se battre afin que le CSTB donne son go.

Grâce à la technique du pisé, le groupe scolaire Miriam-Makeba à Nanterre (Hauts-de-Seine), bénéficie des performances thermiques et hygrométriques de la terre crue, alliées aux qualités de réverbération et d’isolation du manteau en inox apposé sur l’ensemble du bâtiment. 

Un trait d’union entre ciel et terre qui ouvre une perspective nouvelle : celle de la réutilisation des millions de mètres cube de terre excavés par les travaux du Grand Paris, disponibles quasiment sur place. Oui, mais pas si simple : aux terres de Nanterre, trop polluées pour être réutilisées, a été préférée la terre de Beauvais. 
Un autre paradoxe que met en lumière ce projet …

 

Projet de rénovation de Gare du Nord : perturbations sur la ligne

Le doublement de la superficie de la Gare du Nord se fait-il au profit de ses 700 000 usagers quotidien ? Non à en croire la tribune publiée dans Le Monde le 4 Septembre. Derrière la création des 50 000m² d’espaces nouvellement construits, plus du tiers sera occupé par une surface commerciale, ce qui en dit long sur les motivations de la co-enterprise à la tête de ce projet : Auchan et SNCF.

Pour les 19 cosignataires de la tribune, parmi lesquels Jean Nouvel, Marc Barani, Roland Castro ou encore Dominique Perrault, la Gare du Nord n’a pas besoin d’un projet si tentaculaire. Pis, les futurs parcours imposeront aux usagers des déambulations supplémentaires parmi les galeries marchandes, aux antipodes du confort des franciliens.

Un profond manque de respect aux usagers quotidien de la gare qui va, toujours selon la tribune, à l’opposé des ambitions affichées du gouvernement : décentraliser l’activité parisienne sur les bassins avoisinants qui en ont le plus besoin. A n’en point douter, Saint-Denis, premier arrêt sur le train quand vous embarquez à Gare du Nord, serait preneur d’un projet aussi ambitieux pour dynamiser son bassin d’emploi…

Un caillou de plus dans la botte de ce projet qui a déjà connu un revers cet été avec l’avis défavorable rendu par une commission spécialisée dans l’aménagement commercial, et pour lequel l’échéance des Jeux Olympiques 2024 semble de plus en plus intenable.

 

Vert dans sa fonction, green dans sa conception

Un site de tri et de recyclage issu lui-même du réemploi. C’est le projet 100% cohérent de la semaine. Si dans le cadre de la réalisation de TOA Architectes et Associés évoquée plus haut dans ce numéro de l’HebdoMAF, il était question de paradoxe, il s’agit ici de cohérence avec l’agence ER Architecte.

Le projet n’a a priori rien d’hors norme : concevoir un nouveau centre d’accueil des déchets pour Le Havre Seine-Métropole. L’occasion de réaliser un projet respectueux de l’environnement est saisie. 

Où trouver la matière première nécessaire à la construction tout en réduisant son impact environnemental ? En jumelant le projet avec la déconstruction d’une école avoisinante afin d’en récupérer les briques. Pour les pierres de gabions, les architectes se rapprochent d’un centre de déchets inertes à Rouen.

Pour les espaces verts, la transition douce est privilégiée au remplacement brutal des espèces. Les mauvaises herbes seront tondues jusqu’à leur disparition, rendant possible la mise en place d’un nouveau programme de plantation, conçu dans le respect du sol. 

Et pour que l’ensemble soit optimal, un local à disposition des associations travaillant sur le réemploi a été incorporé au projet, afin qu’elles puissent se servir directement dans les matériaux à disposition dans le centre de tri. 

Et la boucle verte est bouclée.