Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur un accord bilatéral entre canadiens et européens, l’enthousiasme qui accompagne la sortie du rapport Borloo, le retour sur les promesses du Grand Paris en terme de logement, l’avenir de l’open-space et l’avenir radieux pour les souterrains.

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Hebdo Maf 17

Un ARM entre le ROAC et le CAE approuvé par le CETA

Si le titre manque de lisibilité, il s’agit en réalité de faciliter les échanges entre architectes canadiens et européens. Le but est de satisfaire les exigences professionnelles fondamentales entre confrères afin « d’approfondir les échanges mutuelles enrichissants », selon les mots de l’Ordres des Architectes du Québec. « L’Europe nous inspire à bien des égards » poursuit l’ordre québécois.

Cette avancée va dans le sens du développement de la politique québécoise de l’architecture qui s’inspire déjà grandement de ce qui se fait de mieux en Europe.

Pour autant, des garde-fous sont posés :

  • Justifier d’un minimum de 12 ans de formation, stage ou exercice de l’architecture
  • Suivre une formation en ligne pour satisfaire aux exigences de connaissances spécifiques (règlementation, construction, administration etc …)

Le rapport Borloo appelle à une nouvelle ambition pour la politique de la ville

Remis fin avril, l’objectif de ce rapport est ambitieux : faire mieux que la dizaine de Plans banlieue qui se suivent depuis plus de 40 ans, et qui se ressemblent malheureusement dans leur inefficacité.

Salué quasi unanimement par l’ensemble des partenaires sociaux, politiques, constructeurs et autres associations, ce plan ne se contente pas d’être une énième injonction au gouvernement de mettre la main au portefeuille. En mêlant les disciplines, Jean-Louis Borloo entend multiplier les opportunités pour désenclaver les quartiers défavorisés, acculturer les entreprises à l’emploi de leurs jeunes, et repenser la façon de faire « ville ».

Bref, un diagnostic précis qui passe par un indispensable investissement sur le cadre bâti et une refonte de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) pointée du doigt pour son inaction.

La Fédération Française du Bâtiment, qui partage les analyses, insiste sur un passage : « les grues doivent revenir dans les quartiers dès la fin de l’année ». Et comme il n’y a de grue sans architecte, une invitation pour les concepteurs à prendre part aux réflexions, ô combien importantes, afin de réintroduire la République, et toutes ses promesses, à des citoyens qui ne la voient que de trop loin.

Le Grand Paris n’est pas un grand métro

Nouvelles lignes automatiques, nouvelles gares, nouvelles liaisons pour nouvelles mobilités. On le sait, on nous l’a dit, le projet du Grand Paris sera façonné par ces nouveaux moyens de transport. Dossier épineux souffrant de retards à répétition et de sélection au profit des grandes manifestations sportives à venir (Jeux Olympiques en 2024, Coupe du Monde de Rugby en 2023), suivi de près sur la todo list du gouvernement, par le dossier, tout aussi explosif, de la formule de gouvernance décidée pour l’avenir.

C’est le propos du Nouvel Economiste qui rappelle une promesse : 70 000 nouveaux logements par an sur 25 ans pour rendre supportable le prix du logement en Île-de-France. Et à ce niveau-là, les délais à attendre sont plus importants que ceux du métro : entre 2016 et 2017, 46 675 permis de construire. C’est 35% de moins que ce qui était prévu. Plus grave, cette période représente pourtant la plus dynamique depuis le coup d’envoi de ce projet en 2010.

Autant dire que les 1.5 millions de logements prévus pour 2030 avancent aussi vite qu’un TER en période de grève …

L’open-space sera bientôt un souvenir

Pour beaucoup, l’open space est l’avènement d’un management plus horizontal, facilitant la proximité et palliant à l’individualisme. C’était vrai. Avant que ça ne devienne faux. C’est ce que pense notamment le cabinet d’experts Colliers International France : « l’open space n’a fait qu’abattre les cloisons ».

Le collaborateur demeure derrière son ordinateur, opérant seul sur son poste, laissant l’autre au rôle d’interférence quand il s’agit de se concentrer, de passer un appel professionnel... En somme, il devient de plus en plus criant qu’un seul lieu de travail pour le collaborateur n’est plus adapté aux tâches à effectuer quotidiennement.

Dans cette nouvelle organisation, le collaborateur n’a plus obligatoirement de poste fixe, et les espaces sont organisés en fonction des activités.

Une nouvelle manière de travailler qui permet d’économiser sur le foncier pour investir dans l’humain. Ca ressemble plutôt à une bonne idée non ?

Sous terre, un avenir ensoleillé

Le Congrès mondial des tunnels et espaces souterrains se tenait à Dubaï récemment. Si on comprend assez facilement de quoi traite ce congrès, concevoir un usage moderne des sous-sols peut paraitre anachronique à l’heure des grands espaces, de la reconnexion avec la terre et de l’avènement du « healthy ».

Sauf que l’optimisation des espaces souterrains est une véritable solution pour favoriser la durabilité des villes.

Parmi les projets de ce secteur qui pèse 86 milliards d’euros en 2016 et qui augmente de 7% par an, un parc souterrain à New York. En rez-de-chaussée, l’espace est saturé alors qu’au -1 ou -2, la place vacante est importante.

Fermes souterraines, tunnels multifonctionnels … les possibilités sont presque infinies. L’objet de ce congrès était de stabiliser un cadre juridique pour sécuriser ces travaux souterrains qui comptent parmi les plus risqués du BTP, en raison de la géologie.

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