Cérémonie 100% digitale de l’Equerre d’argent, point sur l’activité des ingénieurs, un détour par le projet de Loi ASAP qui ne convainc pas l’Ordre des architectes et l’interview d’Emmanuelle Cosse qui réclame la construction de 150 000 logements sociaux par an. C’est parti pour la 133ème édition de votre rendez-vous hebdomadaire avec l’actualité !
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38ème Equerre d’argent : participez gratuitement à la cérémonie 100% digitale

Qui sera lauréat de la 38ème édition de l’Équerre d’argent ? Le suspense reste entier avant la cérémonie du 23 Novembre à partir de 19h. Circonstances obligent, l’édition 2020 de la cérémonie sera 100% digitale et à suivre depuis le site d’informations en ligne, www.lemoniteur.fr.
Vingt-cinq réalisations sont en lice cette année, retenues par le comité de sélection constitué des journalistes « architecture » des magazines du Moniteur et d’AMC, après examen de quelque 250 dossiers de candidature.

Les opérations nommées concourent dans les catégories « habitat », « activités », « culture, jeunesse et sport », « espaces publics et paysagers » ou « première œuvre », pour lequel la MAF est partenaire. Cette dernière catégorie vise à récompenser un bâtiment conçu par un jeune architecte de moins de 35 ans au moment du dépôt de la demande de permis de construire.

Toutes les réalisations ont été livrées sur le territoire français dans l’année écoulée ou, pour la catégorie « espaces publics et paysagers », entre 2018 et 2020. Rappelons que les prix d’architecture du Moniteur récompensent, à part égale, un architecte (sans critère de nationalité), ainsi que le maître d’ouvrage qui lui a accordé sa confiance.

Informations et inscriptions
Lundi 23 Novembre 2020 à partir de 19h
Les 25 finalistes sont à retrouver sur le site www.lemoniteur.fr
Inscription et participation gratuite en suivant ce lien.

 

Pour Emmanuelle Cosse, il faut 150 000 logements sociaux par an

L’ancienne ministre du logement, qui préside également Coallia Habitat depuis février 2019, a récemment été nommée à la présidence de l’Union social pour l’habitat (USH), pour un mandat de quatre ans. Dans une récente entrevue, elle livre sa vision sur l’habitat de demain.

L’occasion pour elle de s’inquiéter pour ceux contraints de se rabattre sur le parc social après une crise sanitaire devenue économique qui aura orienté à la baisse leurs revenus corrects.

Cela pose la question de l’offre de logements sociaux : « Là où la population est en demande de logements abordables, il faut une réponse, c’est une question de vitalité du territoire. L’absence de capacité à se loger, ce sont aussi des emplois non pourvus, les gens quittent des régions pour ça, alors oui, il faut produire du logement social »

De nouveaux demandeurs potentiels qui viendront s’ajouter aux quelques 2,1 millions de prétendants déjà sur liste d’attente. D’où l’urgence, pour l’ancienne ministre, de déployer une politique de construction volontariste avec pour objectif la construction de 150 000 logements sociaux par an. Bien au-delà de celui fixé par le gouvernement et les familles HLM qui prévoit la livraison de 110 000 nouveaux appartements par an. 

Des résultats qui, pour être atteints, devront impliquer un investissement plus conséquent des politiques : « ils demandent du logement social, mais finalement, ils n’ont pas envie de mettre de l’argent dedans » déplore Emmanuelle Cosse.

 

Comment se porte l’activité des ingénieurs ?

C’est une question à laquelle le CINOV (fédération patronale représentative des métiers de la prestation de services intellectuels du conseil, de l’ingénierie et du numérique) entendait apporter une réponse. Pour cela, il s’est appuyé sur un baromètre diffusé auprès de ses adhérents. 

Sans grande surprise dans le contexte épidémique actuel, les résultats démontrent un grand pessimisme des professionnels du secteur : les baisses de chiffres d’affaires concernent 54% des adhérents du CINOV. 

Des résultats préoccupants qui témoignent d’une atmosphère anxiogène au sein de la filière : 49% des dirigeants interrogés se disent « inquiets pour la pérennité de leur entreprise », en progression de 11 points par rapport au mois précédent.

Les résultats de l’enquête menée auprès des 3000 adhérents du CINOV sont à retrouver sur le site de l’organisme.

 

Loi ASAP : du bon et surtout du moins bon selon l’Ordre

La loi ASAP, pour Amélioration et Simplification de l’Action Publique, ce sont 137 articles qui portent sur la simplification de certaines démarches administratives, allant de la procédure d’expulsion des squatteurs dans les résidences secondaires à la possibilité de légiférer par ordonnances en passant par l’assouplissement des règles sur les marchés publics. 

Un projet de loi copieux, qui vaut à ses détracteurs d’être qualifié de « fourre-tout », et sur lequel Denis Dessus, président de l’Ordre des architectes porte un regard critique. Pour lui, certaines mesures vont dans le bon sens. C’est le cas par exemple de l‘introduction dans le Code de la commande publique, d’un chapitre concernant les règles applicables en cas de circonstances exceptionnelles, favorisant, entre autres, la poursuite d’activité des entreprises en redressement judiciaire.

Voilà, en résumé, les seuls motifs de réjouissance proposés par ce texte selon l’Ordre. Au rayon des dispositions de « dérégulation potentiellement dangereuses » qu’apporte le texte, Denis Dessus évoque le relèvement du seuil de dispense de procédures pour les marchés de travaux à 100 000 euros. Idem pour l’ajout du motif d’intérêt général permettant de passer un marché sans publicité ni mise en concurrence. 

Ces dispositions qui induisent, toujours selon le président de l’Ordre, une éviction croissante des petites entreprises.

C’est le cas avec les opérations de réhabilitation financées dans le cadre des crédits du plan de relance, comprenant des travaux visant à réduire les consommations énergétiques : "les conditions encadrant le recours à ce montage disparaissent dans le texte initial car aucun engagement contractuel de performances énergétiques, ni d'obligations de caractériser la nécessité d'associer les entreprises aux études ne sont nécessaires " regrette-t-il.

"Ce texte constitue donc une régression et non le bond en avant attendu". Et le président du CNOA d'espérer "que cet article soit corrigé lors du passage du projet de loi au Sénat".
 

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