Pour ce troisième numéro de MAF & Vous, nous avons eu la chance d’échanger avec Franklin Azzi, que certains considèrent comme le symbole de la nouvelle vague française.
Son parcours, ses premiers pas dans l'architecture, sa vision de la discipline … L'architecte, co-fondateur du collectif Nouvelle AOM, associé à Chartier Dalix Architectes et Hardel et Le Bihan Architectes, dans le projet de métamorphose de la Tour Montparnasse enchaine les gros projets depuis la fondation de son agence, en 2006.
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Bonjour Franklin Azzi, merci d'accepter de répondre à nos questions !

Franklin Azzi : Bonjour !

 

Comment se sont fait vos premiers pas dans l’architecture ?

FA : Tout juste sorti de l’ESA (Ecole Spéciale d’Architecture), j’ai fait mon service militaire et ai été envoyé 8 mois à New Delhi en Inde en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage pour construire la maison du représentant du ministère des finances à l’ambassade, puis à Ankara en Turquie. Ça a marqué une étape importante dans ma carrière, cela m’a permis de réaliser mes premiers projets.

A mon retour en France, j’ai intégré la célèbre agence Architecture-Studio qui a conçu l’institut du Monde Arabe et auprès de qui j’ai beaucoup appris. Je suis entré en tant que stagiaire en 2000, puis terminé en tant qu’associé d’une de leur structure, avant de monter ma propre agence Franklin Azzi Architecture en 2006, juste après avoir remporté le "Nouveaux albums des jeunes architectes », un concours d’architecture organisé par le ministère de la Culture.

 

Quand avez-vous su que vous voudriez devenir architecte ? Pourquoi ?

FA : Je l’ai su très tôt, dès l’âge de 14 ans, car je faisais beaucoup de maquettes. C’est devenu plus concret après mes études à l’Ecole spéciale d’architecture (ESA) à Paris puis à la Glasgow School of Art, où j’ai pu toucher à tous les domaines (notamment des ateliers de menuiseries, design automobile, mode, céramique...)

 

Selon vous, qu’est ce qui fait un bon architecte ?  

FA : Une compréhension globale (historique, contextuelle) de l’architecture permet de dessiner des projets qui intègrent les véritables enjeux du site, les contraintes. C’est la synthèse des réglementations, des normes qui permet de faire un bon projet.

 

Qu'est-ce qui vous anime dans votre métier ?

FA : J’aime travailler « l’architecture globale » et les différentes échelles de projets : urbanisme, architecture, intérieur et design. Je suis aussi très sensible à l’art et je trouve qu’il y a une grande similarité entre les contraintes de la production artistique (échelle, étanchéité, prise au vent..) et celles de la production architecturale. J’attache aussi une réelle importance à mettre en valeur des artistes, comme lors de cette exposition Décadence*, où j’invite le curateur Thomas Havet de Double Séjour à proposer une exposition dans les murs de l’agence. Nous continuons de travailler, en symbiose avec le travail des artistes. C’est cette mixité d’actions et de projets qui me plait.

 

Si vous n’aviez pas été architecte, qu’auriez-vous pu devenir ?

FA : Chirurgien. Cela explique  pourquoi j’aime travailler l’architecture de manière minutieuse, presque chirurgicale, dans le détail. 

 

La plus belle réalisation architecturale selon vous ?

FA : Le cabanon de Le Corbusier. J’y vais en « pèlerinage » tous les deux ans pour me rappeler ce qu’est la simplicité.

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Votre plus grande fierté dans le métier ?

FA : Ce sont les succès d’usage. Lorsqu’un site comme les Berges de seine ou un bâtiment comme le Tripostal à Lille, l’École des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire, ou le récemment livré Beaupassage à Paris, deviennent des lieux que les usagers s’approprient, où ils sont heureux d’habiter/travailler/se cultiver…

 

S’il fallait résumer en quelques mots la philosophie des réalisations de Franklin Azzi. Lesquels seraient ce ?

FA : Contextuelle – Minutieuse – Pragmatique

C’est d’abord la compréhension des contraintes qui permet de travailler ensuite le sensible.

 

 

L’agence :

 

Comment se sont fait les débuts de l’agence ?

FA : J’ai démarré dans une chambre de bonne avec un stagiaire puis lorsque j’ai été nommé lauréat des "Nouveaux albums des jeunes architectes », cela m’a permis de me faire connaitre et d’accéder par la suite à des commandes publiques de grande échelle.

 

Votre quotidien, il est fait de quoi ?

FA : de beaucoup de rendez-vous ! A l’agence, avec mes équipes, mes collaborateurs et associés, puis avec des clients, ainsi que de visites de chantier. Bien que mes équipes gèrent très bien les projets, j’aime être sur le terrain et suivre les évolutions. Je vais de postes en postes et dessine beaucoup à la main pour échanger.

 

Votre plus beau souvenir en agence ?

FA : L’euphorie de l’agence lorsque nous remportons des concours !

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Vous avez décroché la rénovation de la Tour Montparnasse. Comment fonctionne votre collaboration avec les architectes de la Nouvel AOM ?

FA : J’ai fondé le collectif Nouvelle AOM (Franklin Azzi Architecture, Chartier Dalix, Hardel Le Bihan*) avec des architectes de ma génération, très doués. Nous avons installé notre agence, Nouvelle AOM,  au 44ème étage de la Tour Montparnasse pour vivre au mieux l’expérience de la Tour et travailler en conscience de ce qui nous entoure. Nous travaillons en symbiose, d’une même voix, ce qui est extrêmement enrichissant.

 

 Quels sont les risques majeurs qui menacent votre exercice, votre quotidien ?

FA : Que le métier soit dilué, que toutes les compétences soient scindées (architecture, intérieurs, design..). Pour moi, l’architecture est globale, on s’entoure de professionnels qui sont des experts dans leur domaine pour travailler ensemble.

 

La MAF, une évidence ?

FA : Bien sûr ! Depuis le début. C’est un partenaire juridique, économique, qui nous accompagne dans les disciplines que nous ne maitrisons pas.

 

* Exposition du 28 Septembre au 19 Octobre 2018, sur rendez-vous uniquement, à l’adresse suivante : exposition@franklinazzi.fr

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