Au menu de l’actualité des ingénieurs : le génie végétal d’Artelia, l’ingénierie au service de l’économie circulaire, la gare souterraine de Massy Palaiseau et la refonte des formations au sein de l’École des Ponts ParisTech.
L’actualité des concepteurs : Ingénieurs n°7

Artelia | Du génie civil au génie végétal

Artelia, groupe leader en ingénierie, a annoncé le prolongement de son soutien à la chaire d’excellence industrielle Oxalia jusqu’en 2027, afin de développer des solutions écologiques contre l’érosion fluviale. Cette initiative, développée à Grenoble INP-UGA depuis 2021, se focalise sur l’étude des affouillements — l’érosion causée par les courants d’eau. Elle a pour objectif d’incorporer le génie végétal dans la prévention de cette problématique.

L’extension du mécénat va permettre à Natacha Fructus, étudiante en mastère 2, de terminer sa thèse qui explore l’influence des racines des plantes sur la stabilisation des berges fluviales. Une fois ses recherches finalisées, elle ambitionne d’établir des directives afin de concevoir des structures végétales efficaces contre l’érosion et assurant la stabilité des berges.

Selon Artelia, ces découvertes s’appliqueront non seulement aux rivières, mais aussi aux zones côtières : le génie végétal représente une alternative moins coûteuse et plus respectueuse de l’environnement que le génie civil traditionnel.

Neo-Eco | L’argile du Grand Paris transformée en liant bas carbone

Après quatre ans de recherche et développement, Neo-Eco, entreprise spécialisée dans l’économie circulaire basée dans le Nord de la France, a innové en matière d’ingénierie durable. Elle transforme de l’argile, issue des chantiers du Grand Paris Express, en un liant bas carbone pour ciment.

Ce succès découle d’un processus appelé flash-calcination développé à l’école d’ingénieurs IMT Nord Europe. Il permet de réduire significativement les émissions de CO2, en offrant une alternative écologique au clinker.

La startup Neocem, filiale de Neo-Eco, concrétise ce progrès en levant 23 M€ pour lancer, à Saint-Maximin, dans l’Oise, une usine destinée à la production de cette argile transformée. Dès 2025, l’usine prévoit une production annuelle de 100 000 tonnes, avec un objectif d’expansion en France et en Europe, visant à fournir un composant de ciment à coût comparable aux liants traditionnels.

Une gare souterraine à Massy-Palaiseau | L’ingénierie au service de la mobilité

Le projet de la future gare de Massy-Palaiseau s’annonce comme une prouesse technique. Intégré au Grand Paris Express et situé dans l’Essonne, il se déroule dans un contexte urbain et géologique complexe. Destinée à faciliter le flux quotidien de 60 000 voyageurs dès octobre 2026, cette structure doit s’insérer parmi des infrastructures ferroviaires denses. Les travaux nécessitent une ingénierie de précision et des mesures de sécurité rigoureuses. L’accès principal de la gare se fera de façon inhabituelle par le haut, en guidant les passagers vers les quais en sous-sol, à 19 mètres de profondeur.

La construction a été particulièrement complexe en raison de l’exiguïté du site et de la présence de voies ferroviaires en exploitation. De nouvelles techniques (comme l’emploi de parois moulées) ont été choisies pour assurer la stabilité de l’ouvrage tout en minimisant les impacts sur les structures voisines. Des mesures de surveillance ont été mises en place pour contrôler en temps réel les mouvements, vibrations et autres contraintes. 

Objectif ? Réduire au maximum les perturbations. 

La nouvelle vision de l’École des Ponts ParisTech

Sous la direction d’Anthony Briant depuis octobre 2022, l’École des Ponts ParisTech révolutionne son curriculum pour aligner ses formations d’ingénierie sur les enjeux de la transition écologique et numérique. Consciente des défis climatiques actuels, l’école s’emploie à former des ingénieurs dotés d’une compréhension approfondie de la réduction de l’impact environnemental et de l’adaptation au changement climatique.

Le plan stratégique « Ponts ambition 2030 » vise une réorganisation des enseignements avec un accent sur le développement durable, en intégrant des cours sur l’écoconception, des matériaux à faible empreinte carbone comme le bois et la pierre, et aussi l’utilisation de l’intelligence artificielle. 

Par une pédagogie innovante mêlant projets concrets et stages, ainsi que l’ouverture sur des formations continues et spécialisées, l’École des Ponts ParisTech prépare ses étudiants à être des acteurs clés de la construction durable et de l’ingénierie de demain.