Dans cette nouvelle édition de l’actualité consacrée aux économistes, la MAF revient sur un logiciel basé sur l’intelligence artificielle, le baromètre Saint-Gobain 2023, les défis du gaz vert et le succès de la pierre naturelle française.
Économistes n° 5

Octopus Lab et Indalo Supervision | Allier IA et écologie pour l’air intérieur

La start-up Octopus Lab a développé le logiciel Indalo Supervision, qui exploite l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité de l’air intérieur des bâtiments tertiaires. Cette solution combine un jumeau numérique et des capteurs in situ afin de réduire les risques sanitaires tout en limitant les dépenses énergétiques. En analysant l’architecture du bâtiment, les matériaux utilisés et les caractéristiques du système de ventilation, le logiciel est capable d’estimer l’évolution de la qualité de l’air intérieur.

Indalo Supervision collecte des données toutes les dix minutes via des capteurs internes et des prévisions météorologiques toutes les trois heures. Il peut ainsi traiter jusqu’à 1 200 composés chimiques. L’algorithme prend en compte les périodes d’absence des occupants et réalise des prévisions sur 24 heures. Le logiciel peut ajuster automatiquement la température de la chaudière et les débits de ventilation pour maintenir un bon équilibre entre dépenses énergétiques et qualité de l’air intérieur, en se basant sur les réglementations en vigueur et les recommandations sanitaires. Une solution innovante pour un air intérieur sain et économe en énergie.

Baromètre Saint-Gobain 2023 | Urgence et défis de la construction durable

Le Baromètre de la construction durable 2023 (initié par Saint-Gobain) révèle des enseignements clés sur la perception de la construction durable par les acteurs du secteur. Si l’étude confirme que la dimension environnementale est largement prise en compte, le bien-être des occupants reste peu valorisé. Les chiffres montrent que 95 % des répondants jugent crucial d’adopter des pratiques plus durables, tandis que 42 % associent la construction durable à la « construction verte ».

Conclusion ? Malgré un fort potentiel, la France semble accuser un retard dans la rénovation énergétique. Les professionnels pointent du doigt un manque d’investissement par rapport à la construction neuve. Pour accélérer la transition, plusieurs axes de travail ont été identifiés : le financement, l’adaptation et la résilience, l’inclusion sociale, le renforcement des compétences et l’harmonisation des pratiques locales et internationales.

L’Énergie de demain | Le SER prône 20 % de gaz vert d’ici 2030

Le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) a récemment plaidé en faveur des gaz renouvelables pour compléter la transition énergétique, mettant en avant l’objectif ambitieux d’atteindre 20 % de renouvelable dans la consommation de gaz d’ici 2030. Le président du SER, Jules Nyssen, a souligné que l’électricité seule ne peut remplacer les énergies fossiles, positionnant le gaz comme un acteur essentiel de cette transition.

La production de gaz renouvelable, notamment à partir de biomasse, de déchets et de produits agricoles, présente des avantages sur les plans énergétique, économique et environnemental. Le développement de techniques telles que la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale ouvre de nouvelles perspectives pour augmenter la part de gaz vert dans le réseau.

Avec des objectifs ambitieux pour 2030 (multiplier par cinq la production de gaz vert), le secteur des gaz renouvelables commence à se structurer. De nouvelles possibilités de production, comme la méthanisation, offrent des perspectives prometteuses pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Des réformes à venir devraient favoriser le développement de ces technologies, tout en assurant la stabilité et la diversification du parc d’installations.

La pierre française plus compétitive que jamais

La filière nationale française de la pierre naturelle pour la construction remporte un succès inattendu dans une étude comparative des coûts réalisée récemment par le Syndicat National des Industries de Roches Ornementales et de Construction (SNROC). Selon les résultats, la France est moins chère que ses concurrents étrangers, avec des écarts significatifs : -28 % par rapport au Portugal, -35 % par rapport à la Turquie et à la Chine, et entre -27 et -49 % par rapport à l’Espagne. L’étude se penche notamment sur les coûts sociaux collectifs, y compris la perte de TVA liée à l’importation de produits étrangers et les allocations chômage. Elle souligne les avantages économiques de privilégier les produits français.

Ce constat favorable soulève des questions quant aux critères d’appels d’offres, incitant les donneurs d’ordre à repenser leurs choix pour optimiser leurs coûts finaux. La profession envisage désormais de sensibiliser les décideurs et les citoyens contribuables à ces enjeux économiques. Avec un chiffre d’affaires de 525,4 millions d’euros en 2020, la filière des roches ornementales et de la construction en France valorise la qualité et la rentabilité de ses produits, en mettant en avant les avantages économiques et sociaux du made in France.

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