Cette semaine, la MAF revient sur l’actualité des architectes. Au programme : un temple hindou, la 19e Biennale d’architecture de Venise, un état des lieux de MaPrimeRenov’ et une exposition sur l’architecture olympique.
Architectes n°10

Un temple hindou traditionnel prévu en 2026 à Bussy-Saint-Georges

L’agence d’architecture Arte Charpentier a été mandatée par l’organisation spirituelle BAPS (Bochasanwasi Akshar Purushottam Swaminarayan Sanstha) pour concevoir un imposant temple hindou de 5000 m² à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne. Les travaux ont débuté fin avril et sont menés par Bateg, filiale de Vinci Construction, assistée de GS Construction pour les finitions intérieures.

Cet édifice sur trois niveaux, orné de dômes ciselés en pierres naturelles indiennes, s’inscrit dans le concept de « L'esplanade des religions » visant à promouvoir le dialogue interreligieux dans la ville. Le rez-de-chaussée et le premier étage accueilleront un centre culturel, tandis que le temple hindou occupera le deuxième niveau, avec une terrasse.

Selon Andrew Hobson, directeur général délégué d’Arte Charpentier, « ce projet unique invitera les visiteurs à un voyage culturel où chaque espace et chaque pierre témoigneront de l'art de construire, hérité de deux grandes traditions architecturales ». La livraison est prévue au deuxième trimestre 2026, offrant à la communauté BAPS, forte d'un million de membres, son premier temple traditionnel en Europe.

Le projet « Vivre avec » à la Biennale d’architecture de Venise

L’agence Jakob+MacFarlane, associée à Martine Duplantier Architectes et Eric Daniel Lacombe Architectes, représentera la France à la 19e Biennale d’architecture de Venise en 2025. Leur projet « Vivre avec/Living with » a été sélectionné parmi 45 candidatures, notamment pour sa démarche visant à interroger la capacité de l’architecture à relever les défis climatiques, à faire face aux conflits et à l’instabilité mondiale.

Faisant appel aux intelligences naturelle, humaine et artificielle, « Vivre avec » proposera une structure poreuse, inclusive et réemployée : un véritable « laboratoire ouvert » d’exposition et de discussions. Un défi de taille, puisque l'édition 2025 coïncidera avec d'importants travaux de rénovation du Pavillon français, visant une réduction de 25% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2026.

Sous le commissariat de l’architecte Carlo Ratti, cette 19e Biennale abordera des thématiques au cœur de l’actualité, à l’heure où l’urgence environnementale exige de repenser notre relation au bâti. La représentation française promet d’insuffler un vent de fraîcheur et d’innovation sur les rives de la Sérénissime.

MaPrimeRénov' se relève après un début d’année cauchemardesque

MaPrimeRénov' a connu un effondrement sans précédent début 2024. Au Sénat, le ministre délégué au Logement Guillaume Kasbarian a dévoilé un chiffre alarmant : une chute de 85 % des dossiers déposés en janvier et février. Face à cette tendance, le gouvernement a repoussé à 2025 la réforme initialement prévue au 1er janvier, jugée trop ambitieuse.

Depuis l’entrée en vigueur de ce report, les dépôts de dossiers semblent repartir à la hausse. Au 21 mai, 7 618 dossiers ont été enregistrés en une semaine, soit deux fois plus que la moyenne hebdomadaire de 2024. Un soulagement pour le ministre, qui compte désormais accélérer la dynamique.

L'objectif ? Consommer l'enveloppe de 3,85 milliards d'euros allouée à MaPrimeRénov' cette année. Pour ce faire, Guillaume Kasbarian prévoit de réunir les acteurs du secteur et de signer un « pacte de la rénovation énergétique » afin de structurer la filière. Un nouveau souffle pour le dispositif après des débuts chaotiques.

Tange et Kuma | Un demi-siècle d’architecture olympique

La Maison de la culture du Japon à Paris met en dialogue deux architectes majeurs des Jeux olympiques de Tokyo, Kenzo Tange et Kengo Kuma, à travers une exposition de photographies et maquettes, jusqu'au 29 juin prochain. Un regard croisé sur leurs œuvres emblématiques réalisées à un demi-siècle d’intervalle pour ces événements sportifs.

En 1964, le jeune Kengo Kuma découvre, ébloui, le gymnase n°1 de Yoyogi signé Tange, véritable révélation qui forge sa vocation. Cinquante ans plus tard, Kuma conçoit le Stade national pour Tokyo 2020 dans un esprit résolument différent, privilégiant l'horizontalité et les matériaux naturels.

L’exposition souligne les influences réciproques entre ces deux figures majeures de l’architecture nippone et leurs liens avec la France, tout en explorant leur traitement distinctif de la ligne, de la lumière et du paysage. Un riche dialogue entre tradition et modernité, Orient et Occident.

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