Cette semaine, l’HebdoMAF revient sur la vie de Renée Gailhoustet, l’exposition du Grand Paris des écrivains, la reconstruction de l’Ukraine avec Martin Duplantier et la dernière opération en centre-ville de Pantin.
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Renée Gailhoustet, une vie dédiée au logement social

Renée Gailhoustet s’est éteinte ce mercredi 4 janvier 2023, à l’âge de 93 ans. Connue pour ses travaux en banlieue parisienne, elle est considérée comme une pionnière du logement social. Elle a également été l’une des premières femmes à exercer le métier d’architecte et à monter sa propre agence.

Son engagement dans la construction de logements sociaux a été salué de nombreuses fois. Elle a reçu plusieurs prix tout au long de sa carrière dont :

  • la mention spéciale « pionnière » du Prix des femmes architectes en 2014 ;
  • la médaille d’honneur de l’Académie d’Architecture en 2018 ;
  • le Grand Prix des Arts de Berlin en 2019.

En 2022, elle s’est vu remettre le Grand prix d’honneur du ministère de la Culture et le Prix d’architecture de la Royal Academy of Arts. Au même moment, sa première construction, la Tour Raspail à Ivry-sur-Seine, a été inscrite au titre des Monuments historiques.

Le Grand Paris des écrivains, la saison 3

La saison 3 du Grand Paris des écrivains est produite par le Pavillon de l’Arsenal. Cette exposition, présentée jusqu’au dimanche 5 février 2023, rassemble une collection de 30 courts-métrages. Des auteurs et autrices contemporains y dévoilent un texte de leur création sur un quartier, un bâtiment ou un axe du Grand Paris. Ce mélange de fictions littéraires et d’images documentaires immerge le spectateur dans les paysages filmés, bercés par l’histoire racontée en voix off.

L’exposition propose 3 projections :

  • une première consacrée aux bâtiments repères et aux signaux urbains ;
  • une seconde sur l’évolution des quartiers d’hier à aujourd’hui ;
  • une dernière qui ponctue le voyage en nous guidant à travers la diversité des paysages via des chemins de traverse sur les fleuves ou dans les trains.

Plusieurs épisodes sont accessibles en ligne sur le site du Pavillon de l’Arsenal.

Martin Duplantier au chevet de l’Ukraine

Martin Duplantier, architecte et président de l’association AMO (Architecture et Maîtres d’Ouvrage) analyse la situation en Ukraine avec son œil d’expert, afin d’anticiper dès aujourd’hui les conséquences de la guerre. Pour cela, il a constitué une équipe d’architectes, français et ukrainiens, avec laquelle il se rend régulièrement sur place. Leur mission : évaluer les dégâts pour mieux prévoir la reconstruction.

99,9 % des bâtiments ont été démolis, déconstruits ou endommagés. Malgré cela, 40 % de la population y est toujours présente. Face aux difficultés actuelles, l’équipe fait en sorte que les logements puissent être habitables.

Attendre le lendemain d’un potentiel armistice entre les 2 pays est risqué. Ce sera alors l’urgence qui prédominera, ce qui ne permettra pas de poser les jalons de l’architecture urbaine. La reconstruction est généralement le pire moment pour l’architecture, car il faut aller vite. Pour rappel, lors de la guerre 14-18, la reconstruction des villes françaises et belges avait été imaginée en 1915, soit 3 ans avant la fin de la guerre.

Actuellement, l’urgence concerne les besoins de bases en énergie et en eau, mais, cela ne doit pas empêcher de penser à long terme : « Le but, c’est de penser la reconstruction comme un levier de développement dans le pays ». 

Pantin, le « Brooklyn parisien » revêt sa robe rouge

Pantin, l’ancienne ville ouvrière de la Seine–Saint-Denis, se dévoile comme la ville-phare du Grand Paris. Un nouveau bâtiment clôture désormais la ZAC Centre-Ville. Les entrepôts ont laissé place à un collectif de logements, de logements intermédiaires, de commerces et d’un parking. Avec en cœur d’îlot, un jardin paysager.

À mi-chemin entre la mairie et le métro (ligne 5), la parcelle de 4 000 m2 est délimitée par la rue Congo et la rue Hoche, à l’ouest de Pantin. Le projet a été mené par l’agence Jean et Aline Harari Architectes pour un coût global de 16,8 millions d’euros. Sa particularité réside dans le recours à la brique, qui lui donne une dimension authentique en souvenir de l’histoire de Pantin. Deux bâtiments anciens ont été préservés. 

« Nous avons travaillé le plan de nos logements, du T2 au T5, pour offrir le plus grand confort et une réelle qualité de vie », insiste Aline Harari. Ce projet, mené avec soin, participe pleinement à la valorisation du quartier.

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