Au programme de l’HebdoMAF de cette semaine, la modernisation du stade de Bastia, la présentation du Pavillon Français de la Biennale de Venise 2023, les freins au projet Grand site tour Eiffel, et le concept de la ville archipel.
HebdoMAF 230

Le stade de football de Bastia modernisé

La rénovation du stade Armand Cesari de Furiani, connu sous le nom de stade de Furiani, fait l’unanimité : professionnels, personnalités publiques et supporters s’accordent sur la nécessité des travaux. Après la reprise du projet dans le courant de l’été 2022, il a été dévoilé, sur place, fin novembre. Le lauréat de la compétition, où 3 candidats étaient en lice, est l’agence d’architecture montpelliéraine A+ Architecture. Représentée localement par l’architecte bastiais Georges Dion-Delobre, elle conduit le groupement de maîtrise d’œuvre.

Le projet prévoit, pour 12 millions d’euros :

  • la construction de toits sur les 2 tribunes qui en étaient dépourvues ;
  • un restaurant dans la tribune nord ;
  • une refonte des espaces intérieurs (cuisines, loges, vestiaires…) ;
  • un musée sur l’histoire du club et du stade ;
  • des panneaux photovoltaïques sur certains parkings ;
  • un centre des médias modernisé ;
  • des espaces améliorés autour du stade.

Les travaux débuteront en 2024 pour une livraison annoncée pour 2026. Une cure de jouvence bienvenue pour ce stade inauguré en 1932.

Le pavillon de la Biennale de Venise 2023 signé Muoto

Du 20 mai au 26 novembre 2023 se tiendra la 18e édition de la Biennale de Venise. Robert Cicutto, président de cette exposition internationale d’architecture, et Lesley Lokko, directrice artistique, avaient annoncé en mai 2022 le thème : le laboratoire du futur.

Yves Moreau et Gilles Delalex, architectes associés de l’agence parisienne Muoto, y représenteront la France. Ils ont dévoilé leur projet : Ball Theater/La fête n’est pas finie. Suite à l’appel lancé par l’Institut Français, la proposition a retenu l’attention du jury. Présenté comme un lieu de réflexion et d’imaginaire, le concept mélange harmonieusement la lumière, le son et l’espace. 

Les 2 commissaires du Pavillon Français sont accompagnés de Clémence La Sagna et Georgi Stanishev à la scénographie, Anna Tardivel à la programmation et Jos Auzende au commissariat. 

Le projet de réaménagement du Trocadéro compromis

C’est l’un des projets phares de la municipalité parisienne. Initialement, l’objectif était de réaliser le réaménagement de la place et des jardins du Trocadéro pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le successeur de Didier Lallement, Laurent Nunez, préfet de police de Paris, avait confirmé son avis défavorable. La Cour administrative d’appel de Paris a rejeté la requête en référé de la mairie de Paris. Elle y demandait la suspension de cette décision pour débuter les travaux du « Grand site tour Eiffel », ou « projet OnE ».

« La mise en œuvre avant les Jeux Olympiques paraît difficile », a déclaré Emmanuel Grégoire, adjoint à l’urbanisme.

Le projet prévoit le réaménagement de l’espace public entre la place du Trocadéro et l’École Militaire en passant par la tour Eiffel. Les freins concernent principalement les incidences sur la circulation. En réduisant la place de la voiture, le trafic devrait s’intensifier aux alentours, ce qui dégraderait les délais des secours.

La municipalité parisienne ne s’avoue pas vaincue. Mais la cible des JO de 2024 semble fortement compromise.

Rennes, la ville archipel modèle en France

Le modèle de la ville archipel est-il une solution pour répondre à la démarche Zéro Artificialisation Nette (ZAN) ? Pour rappel, l’objectif ZAN fixé pour 2050 incite à privilégier la densification urbaine, le renouvellement urbain et la renaturation des terres.

L’agence d’urbanisme rennaise Audiar détaille, dans l’un de ses rapports, la notion de « ville archipel » : les quartiers y sont considérés comme des centres à part entière, des îlots autosuffisants séparés par des espaces agronaturels. Jean-Yves Chapuis, urbaniste, en est un fervent défenseur, après avoir été adjoint à l’urbanisme à Rennes pendant plusieurs années.

Impulsé en 2001 à Rennes, le concept a permis à la ville de se développer en englobant de multiples collectivités (petites et moyennes). Résultat ? Le nombre de logements a doublé en réduisant de moitié l’empreinte foncière. Des capitales européennes comme Vienne, Athènes ou Berlin se sont également organisées sur ce modèle.

« Ce paysage nouveau crée un territoire singulier où le distinguo ville/campagne n’a plus lieu d’être et donne une vision apaisée et douce de la ville devenue métropole », écrit Jean-Yves Chapuis dans son livre Rennes, la ville archipel.