HebdoMAF 192 : à Paris, deux tours doivent perdre quelques mètres. A Nice, Alexandre Chemetoff prolonge la promenade du Paillon. A Cergy, Nadine Lebeau rénove entièrement un Resto U. En France, les architectes affûtent leurs arguments pour l’élection présidentielle.
HebdoMAF 192

Grande hauteur et grande fronde : à Paris, deux projets IGH revoient leur copie

Après les tours Duo de Jean Nouvel, ou les polémiques accompagnant la Tour Triangle de la porte de Versailles, c’est au tour du projet Bruneseau nord de s’attirer l’ire des écologistes de la majorité municipale. 

Dans le collimateur, deux bâtiments au programme d’un ensemble immobilier situé en bordure de périphérique côté Ivry-sur-Seine, et culminant à 180 et 100 mètres de haut. Une folie pour les élus EELV qui y voient une aberration écologique et un contresens avec les exigences de la ville de demain. 

Après un bras de fer, la Mairie de Paris a annoncé que la hauteur et la destination seront revues. Une victoire pour EELV, alliés de circonstances aux élus de droite, qui entendent ainsi clore le chapitre « des années d’urbanisme Missika » du nom de l’ex-adjointe qui a lancé plusieurs projets contestés dans la capitale. 

A Nice, Alexandre Chemetoff prolonge la promenade du Paillon

Le Paillon, ce fleuve côtier qui traverse la ville, n’est pas prêt de revoir la lumière du jour. En surface la municipalité poursuit sa politique d’aménagement et de valorisation environnementale, promesse du candidat Estrosi devenue réalité.

Dans le prolongement de ce qu’a réalisé Michel Pena en 2013, avec la création d’un espace vert de 12 hectares en plein cœur de la ville, Paul Chemetoff associé à l’agence lisboète Carrilho da Graça va œuvrer à sa prolongation. Un kilomètre de ruban vert s’étalera, libérant ainsi 8 hectares supplémentaires de nature en ville. 

Cette réalisation passera par la démolition de l’Acropolis et la relocalisation du Théâtre national de Nice dans l’église des Franciscains, actuellement en travaux. 

Livraison prévue pour fin 2025.

Les architectes, ces oubliés de la campagne

« Changer de politique pour ne pas aller dans le mur ». Ces mots sont de Christine Leconte, présidente de l’Ordre des architectes. Fin janvier, à l’occasion d’une convention nationale inédite, les 300 élus que regroupe l’institution ont dressé une feuille de route à destination des politiques. 

Il faut dire que le sujet de la construction ne s’est que timidement invité dans les débats à quelques mois de l’élection présidentielle. Un décalage que ne comprend pas la Présidente, pour qui les enjeux de qualité des logements, de vulnérabilité des territoires, de gestion des ressources et de vieillissement de la population sont majeurs. 

Les représentants ordinaux ont repris la route de leurs territoires, alignés sur les messages à faire passer à quelques mois du scrutin.

A Cergy, l’architecture redonne l’appétit aux étudiants

Le travail sur l’existant peut-il inciter les étudiants à reprendre le chemin d’un restaurant universitaire, déserté ? C’est en tout cas le pari qu’a relevé Nadine Lebeau, cofondatrice de l’agence Graal avec Carlo Grispello. 

Volume trop écrasé, espace intérieur oppressant … le bâtiment livré en 1991 n’attirait plus. C’était avant qu’il s’ouvre, s’aère et se réaffirme grâce à une fine intervention sur la trame et ses poteaux poutres. 

A l’intérieur, les faux-plafonds disparaissent pour relever la hauteur de 2,70 à 3,40 mètres. A l’extérieur, la pelouse du parc qui butait sur la façade est remodelée en pente douce, ouvrant le restaurant à la lumière naturelle. Du parc, dont un accès est percé depuis l’intérieur, toute la structure en panneaux préfabriqués en béton désactivé se redécouvre.

Les architectes ont ajouté un argument supplémentaire : la création d’un bistrot de quelques tables et une cafétéria, posés sur le toit de l’édifice. 

Impact sur la fréquentation ? Réponse d’ici quelques mois …