Lancement de la troisième édition de « Réinventer Paris », plaidoyer contre la transformation de bureaux en logements, interview de Virginie Gravière et parution de nouveaux textes sur l’aide à la rénovation : bienvenue dans ce nouveau numéro de l’HebdoMAF !
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Transformation de bureaux en logements : mauvais diagnostic et mauvais remède

La transformation de bureaux en logements, priorité du gouvernement, est-elle une solution réellement durable face au manque de logements en France ? Non à en croire Norbert Fanchon, président du Directoire du Groupe Gambetta. Dans un édito publié sur le site d’informations en ligne www.lemoniteur.fr, l’homme explique les limites du dispositif. 

La localisation des mètres carrés disponibles réduit les opportunités. Qu’ils soient à Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux, ces immeubles potentiellement éligibles à la transformation sont trop peu nombreux. 

Quand ils ne sont pas en ville, ces bâtiments se situent dans des zones qui n’ont pas été pensées pour la vie des habitants. Euralille, Arena à Nice, Lyon Part-Dieu, La Défense à Paris … sont des aires urbaines aux antipodes des attentes formulées par les ménages. 

Ensuite vient la question du coût. Norbert Fanchon en veut pour preuve l’investissement considérable à porter sur des immeubles conçus pour des usages professionnels, dépourvus de pièces humides et soumis à des normes thermiques, acoustiques et d’accessibilité différentes. 

Pour lui, le redémarrage de la construction résidentielle, en panne depuis plusieurs années passe par la restauration de la relation entre « l’État et les maires, en redéployant les aides trop concentrées sur les zones hyperdenses, en allégeant la fiscalité, en réaménageant le territoire, en libérant le foncier disponible ou encore en allégeant les normes de construction ».

L’intégralité de la publication est à retrouver en suivant ce lien.

 

Tati Barbès, Garage Renault quai de Grenelle : lancement de la troisième édition de « Réinventer Paris » 

La Mairie de Paris lance la troisième édition de son appel à projets urbains innovants (Apui) « Réinventer Paris ». Cette nouvelle promotion se veut différente : elle aura pour objet unique la transformation de bureaux en logements. Peu en phase avec les arguments exposés ci-dessus.

Pour Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire Anne Hidalgo, il s’agit de dégager une « méthode, une ingénierie de projet à la disposition des porteurs de projets ». En la matière, l’équipe municipale a fixé un objectif ambitieux : transformer 700 à 800 000 m2 de locaux. Soit le double (378 000 m2) de ce qu’avait pu réaliser Bertrand Delanoë au cours de ses deux mandats.

Dans cet appel à projets, pas de date limite, pas de liste exhaustive non plus : ce 9 février, six premiers sites « emblématiques » ont été dévoilés, d'une surface totale de 60.000 mètres carrés, « et d'un potentiel de bien plus », a précisé le premier adjoint. D'autres viendront, et les propriétaires intéressés sont invités à se manifester.

L’ensemble des sites, parmi lesquels l’emblématique Tati du quartier Barbès dans le 18ème arrondissement, sont à retrouver en suivant ce lien.

 

Virginie Gravière, présidente du CROA Nouvelle Aquitaine : « il faut intégrer dans le projet la réversibilité des lieux »

Virginie Gravière, récemment réélue à la présidence du conseil de l’Ordre des architectes de Nouvelle-Aquitaine, ouvre son nouveau mandat dans les colonnes du moniteur.fr. L’occasion de revenir sur les urgences de la profession sur fond de crise sanitaire. 

S’appuyant sur plusieurs chiffres clés, la présidente rappelle l’impératif d’ouverture de la profession : « Nos enquêtes ont soulevé un point d'inquiétude majeur : 46 % des agences ont une trésorerie inférieure à trois mois. Si les demandes de radiation n'augmentent pas, nous constatons une baisse de chiffre d'affaires autour de 30 % en 2020. Pour sortir de l'isolement, nous avons scellé de nouvelles alliances interprofessionnelles avec des avocats, des géomètres, la FFB… Il fallait s'ouvrir, éviter le piège de l'entre-soi. »

« Il est urgent aussi d'intégrer dans le projet la réversibilité des lieux, d'intensifier les usages, de recycler les espaces. Ce travail collectif a confirmé la nécessité pour l'Ordre d'accueillir de nouvelles pratiques. »

L’interview complète est à retrouver en suivant ce lien

 

Aides à la rénovation : le Gouvernement publie de nouveaux textes réglementaires

Le Gouvernement a publié le 25 janvier 2021 le Décret n° 2021-58 modifiant les conditions et modalités de saisine de la commission des sanctions en cas de fraudes sur les aides à la rénovation déployées par l’Anah.       

Le Décret modificatif n° 2021-59 du 25 janvier 2021 encadre les évolutions du CITE vers le dispositif MaPrimeRénov. Il acte l’ouverture du dispositif aux propriétaires occupants aux ressources intermédiaires et supérieures, aux propriétaires bailleurs, et précise les nouveaux forfaits intégrés à la prime pour les logements individuels (assistance à maîtrise d'ouvrage, rénovation globale).

Désormais, toutes les catégories de ménages sont éligibles aux aides à la rénovation MaPrimeRénov. Le dispositif est également ouvert aux copropriétés.

L’Arrêté du 25 janvier 2021 modifiant l'arrêté du 14 janvier 2020 précise le montant des aides à la rénovation énergétique en fonction des plafonds de revenus des ménages.

L’Arrêté du 25 janvier 2021 modifiant l'arrêté du 17 novembre 2020 définit les caractéristiques techniques et les modalités de réalisation des travaux de « rénovation globale », de la prestation d'assistance à maîtrise d'ouvrage, et des chantiers éligibles aux bonifications en cas de saut de classe de DPE.

Les travaux de rénovation énergétique visant à améliorer la performance globale (dit « rénovations globales ») doivent permettent de réaliser au moins 55 % d'économies d'énergie par rapport à la consommation conventionnelle annuelle en énergie primaire avant travaux sur les usages chauffage, refroidissement et production d'eau chaude sanitaire, rapportée à la surface habitable de la maison. Il est obligatoire de faire réaliser en amont d’un projet de « rénovation globale » un audit énergétique par un professionnel répondant à la qualification d’auditeur.

Les architectes exerçant à titre libéral et ayant suivi une formation continue d’au moins quatre jours de type Fee Bat MOE 5A 5B ou DynaMoe peuvent prétendre à la qualification d’auditeur pour réaliser des audits énergétiques de maisons individuelles.

Un nouveau décret élargissant aux architectes la réalisation des audits énergétiques des copropriétés de moins de 50 lots est attendu. La réalisation d’audits énergétiques par les sociétés d’architecture est également prévue.

Informations publiées sur le site de l’Ordre des architectes, www.architectes.org.