Chaque année, la MAF publie l’analyse des données collectées à l’occasion de la « Déclaration d’Activités Professionnelles » de ses adhérents. L’édition 2021 présente l’exercice 2019 sur la base des informations renseignées en 2020. Présentation des tendances.
Chiffres MAF : photographie de l’activité des adhérents en 2019

Entre la lecture de ces chiffres, bien orientés et positifs, et la situation après de longs mois d’épidémie, forcément, il y a un décalage. Inutile donc de chercher dans les 40 pages de ces « Chiffres MAF » une photographie de l’impact du COVID sur les agences d’architecture françaises. 

On y découvre la confirmation d’une tendance installée depuis 2016 : la bonne santé du secteur de la construction qui signait en 2019 sa cinquième année de hausse consécutive à 148 milliards d’euros. Une tendance profitable aux architectes, qui se partagent un volume d’affaires flirtant avec le record de 2008, à 57,45 Milliards d’euros. 

 

Taux de pénétration en berne

Comment contenir l’érosion observée chaque année ? 2019 ne semblait pas avoir trouvé la réponse. Si l’enveloppe de travaux gérée par les architectes était en hausse de 2,4% sur un an, leur taux de pénétration par rapport à l’activité du bâtiment continuait sa lente décrue : de 42,4% en 2010 il était de 38,8% en 2019.

Un chiffre derrière lequel se cache en réalité plusieurs vérités, selon la nature des travaux. En « logement », 2019 marque une 3e année de croissance pour les adhérents (+6,8 points de hausse depuis 2017).
En revanche, le boom des constructions « hors logement », en croissance pour la 2e année consécutive (+8%), profite peu aux adhérents. Le volume de travaux renseigné reste stable sur les 3 dernières années (environ 30 milliards d’euros par an), quand, dans le même temps, le volume d’affaires du secteur de la construction croît de + 17,6 % (de 46,0 à 54,1).

 

Neuf ou rénovation, privé ou public, libéral ou société ? 

Parmi les constantes, la nature des travaux, la répartition des maîtres d’ouvrage et le mode d’exercice. 

  • Répartition neuf et ancien : elle s’inscrit dans la stabilité observée sur les 15 dernières années. A 28,4% l’entretien / rénovation reste son intervalle habituel (entre 25,5 et 30%). Inversement, le neuf est toujours pourvoyeur des trois quarts de l’activité des architectes (71,6%).
  • Privé ou public : 2019 prolonge l’effacement de la maîtrise d’ouvrage publique au profit du privé. Si il représentait environ un tiers de la commande en 2010 (34,4%), le secteur public n’en constitue plus qu’un quart environ en 2019 (27,4%). Une érosion au profit du privé, qui totalise 72,6% de l’activité des architectes.
  • Libéral ou société : les courbes suivent des trajectoires diamétralement opposées, si bien que l’activité en libéral ne représentait que 20,9% des adhérents en 2019 (36,2% en 2009). L’activité en société, plus protectrice, séduit davantage dans un contexte où les menaces sont nombreuses.

 

Tour de France de la production architecturale

La Bretagne, les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine enregistrent les progressions les plus importantes. À l’inverse, l’activité se contracte dans le Grand Est, en Île-de-France, en Centre-Val de Loire, en Bourgogne-Franche-Comté, en PACA et en Corse.

Ces données renseignent également sur la porosité interrégionale. C’est le cas, par exemple, en Centre-Val de Loire, où l’activité croît de 2,4 % lorsque, dans le même temps, celle des adhérents centrais baisse de 2,6 % par rapport à 2018.

L’inverse est observé dans les Hauts-de-France, le Grand Est et en PACA. Le montant global des travaux réalisés sur ces territoires est largement inférieur à celui déclaré par les adhérents locaux, qui, de fait, ont une activité importante au-delà de leur région d’implantation.

Enfin, sur le podium des régions les plus dynamiques, la première place de l’Île-de-France poursuit son érosion (de 27,4 % à 26,6 % de part nationale entre 2017 et 2019). 
Derrière, l’Auvergne-Rhône-Alpes confirme sa place de deuxième région la plus dynamique (14,7 %) alors que la région PACA (8,5 %) perd sa 3e place au profit de l’Occitanie (8,9 %).

 

Les architectes, entre vieillissement et féminisation

La sociologie de la profession montre des tendances que l’année 2019 confirme. C’est le cas avec le recul, ininterrompu, de l’âge moyen des architectes libéraux qui s’établit à 53,4 ans, en hausse de 0,7 an soit, un peu plus de 6 mois, conforme au vieillissement de la population française.

Autre progression, plus enthousiasmante, le taux de féminisation qui ne cesse de croître.  A 32,1%, on compte désormais une femme architecte pour deux hommes. A mi-chemin entre la parité homme-femme qu’il est légitime d’espérer et conforme à celle constatée dans la population générale, et les 16% de femmes en 2000 …. 


L’édition 2021 des Chiffres MAF est à retrouver sur votre espace adhérent.