En 2011, la création de l’UNEAP avait un objectif : fédérer les étudiants des écoles d’architecture et de paysage pour porter d’une seule voix les sujets qui concernent les futurs architectes et paysagistes.
UNEAP

Tout en haut de l’organigramme associatif, Lucie Blanchemin et Thibault Girard occupent respectivement les fonctions de secrétaire générale et de président. Pour eux, l’engagement était une évidence : « après avoir beaucoup côtoyé le monde associatif local, le niveau national s’est imposé naturellement » explique l’étudiante en césure en Master à l’ENSA Toulouse. Pour Thibault, également en césure après sa troisième année à l’ENSA Bretagne, cette élection à la tête de l’UNEAP couronne un engagement comme responsable partenariats, trésorier et donc, président depuis peu. 

Représenter, accompagner, fédérer

Derrière ce triptyque, les 3 missions principales de l’association : « notre rôle en tant que fédération de filière est de représenter les étudiants à l’échelle locale ou nationale. Cela va de l’accompagnement dans l’organisation et la coordination d’événements jusqu’à la promotion d’idées nouvelles pour l’avenir de ces cursus » explique Thibault. 

Un rôle qui les conduit régulièrement à intervenir auprès des lycéens afin de promouvoir les métiers de l’architecture et du paysage. 

Avec le temps, et le déploiement de son réseau, l’UNEAP, pour Union Nationale des Étudiants en Architecture et Paysage, s’est investie de sujets très axés sur le bien être des étudiants et l’approche pédagogique de ces études si particulières. 

Poser le bon diagnostic pour faire bouger les lignes

« La question qui guide nos actions peut se résumer ainsi : comment améliorer la formation ? » explique Lucie. Consciente des forces et des axes de progression du cursus, l’association a listé plusieurs thématiques sur lesquelles elle souhaite s’engager. 

Et les sujets ne manquent pas comme, par exemple, l’indispensable professionnalisation des études. « Aujourd’hui, il y a un décalage entre le niveau d’un étudiant tout juste diplômé et ce qui est attendu de lui en agence. Au bout de 5 ans, il est certain qu’il sait dessiner, réfléchir et comprendre l’architecture. Mais est-il autonome face à un projet ? La réponse est non, à l’évidence » poursuit Thibault. 

Au-delà du constat, l’UNEAP propose des solutions : « nous travaillons pour développer l’alternance qui est aujourd’hui très minoritaire dans nos filières, alors qu’elle s’impose dans de nombreuses autres ! »

Face à la crainte de l’exercice du métier, les étudiants réclament plus de pratique face à une théorie, jugée indispensable mais trop dense. Un équilibre qui n’est pas sans conséquences, puisque de l’aveu même des deux représentants : « beaucoup d’étudiants font une césure dans leurs parcours afin de réaliser des stages et se confronter concrètement à leur futur métier ».

Et puis, il y a celle qui fait tant parler d’elle ces derniers temps : la charrette. Indéniablement associée à la profession d’architecte, elle ne passe plus : « elle a toujours existé dans nos formations et nous l’avons nous-même connue. Mais elle est désormais unanimement rejetée parce qu’elle a un impact néfaste sur la santé des étudiants » affirme Thibault. 

Afin de recenser les initiatives, l’association a récemment lancé le « Prix des initiatives » qui récompense et soutient les projets associatifs œuvrant pour le bien être des étudiants. 

Alerter et faire évoluer

C’est dans ce contexte d’envie de changement que l’UNEAP a mené une grande enquête auprès des étudiants en 2017. A l’arrivée, le constat est saisissant : « le simple taux de participation alerte sur le niveau de détresse. Un quart d’entre eux ont répondu avec un message simple : écoutez-nous, il faut prendre conscience de notre malaise ».

Dans la foulée de la diffusion des résultats, les pouvoirs publics ont lancé un groupe de travail piloté par le ministère de la Culture et un plan d’action sur 5 ans (2022 – 2027) articulé autour de 10 axes comme la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, la pratique sportive ou l’hygiène de vie.

Thibault le concède : « il faudra du temps pour que les mentalités évoluent, mais nous n’en sommes qu’au tout début du process et le simple fait que ce plan d’action existe nous conforte dans notre action et dans le rôle que nous pouvons jouer ! »

L’UNEAP aura-t-elle la peau de la charrette ? L’avenir le dira … 

 

La MAF, partenaire historique de l’UNEAP

 

La MAF accompagne l’association depuis de nombreuses années. « C’est un partenariat très bénéfique pour nous ! Il nous permet de proposer de nombreux événements gratuitement sur des sujets ancrés dans nos pratiques professionnelles à venir. Je pense notamment au festival culturel « Le Monde est à nous » organisé en mars 2022 qui a permis aux étudiants de découvrir de nombreuses pratiques professionnelles mais également d’aller à la rencontre des acteurs de celles-ci ! » explique Thibault Girard, président de l’UNEAP.