Trois ans après la réception d’un chantier, le numéro d’un ancien maître d’ouvrage s’affiche sur votre téléphone : il s’inquiète de l’apparition de fissures sur le mur de son salon. Il faut réagir vite et prendre les mesures nécessaires. Mais qui va devoir assumer les conséquences financières de cet imprévu ? Cette question vous vient rapidement à l’esprit. Si elle n’a pas vocation à couvrir les désordres de nature esthétique, l’assurance Dommages-ouvrage est faite pour cela.
Assurance Dommages-ouvrage

OBLIGATOIRE POUR LE MAÎTRE D’OUVRAGE, VITALE POUR LES CONCEPTEURS

Derrière l’obligation légale pour le maître d’ouvrage réside un avantage que rappelle François Crimail, responsable de l’espace maîtrise d’ouvrage à la MAF : « Avant l’instauration de l’assurance Dommages-ouvrage en 1978, les procédures d’indemnisation pouvaient prendre plusieurs années. »

C’est là sa principale force : proposer un préfinancement rapide et complet des dommages de nature décennale. Si la durée moyenne d’un dossier géré devant les tribunaux est de huit ans, un dossier dommages-ouvrage est soldé en quatre mois environ. Un temps de traitement 24 fois plus rapide. « Le préfinancement rapide des travaux de réparation évite l’aggravation des désordres et le périmètre de ses garanties est plus étendu que celui de l’assurance Responsabilité civile décennale », explique François Crimail.

« Certains maîtres d’ouvrage sont parfois plus sensibles à un autre argument : l’assurance Dommages-ouvrage est une assurance de choses, qui se transmet avec l’ouvrage. Sans elle, le prix du bien peut être revu à la baisse en cas de revente. » Malgré tout, certains maîtres d’ouvrage s’en affranchissent, car l’absence de souscription (pourtant obligatoire) n’est pas sanctionnée.

QUE SE PASSE-T-IL EN CAS DE SINISTRE ?

Reprenons notre exemple : les fissures constatées dans le salon, dans la mesure où elles menacent directement la solidité de l’ouvrage, relèvent de la garantie Dommages-ouvrage. La déclaration du sinistre auprès de l’assureur DO par le souscripteur de la police d’assurance (ici, votre maître d’ouvrage) déclenche alors le passage d’un expert. Toutefois, la réciproque n’est pas forcément vraie : la convocation à une expertise n’entraîne pas forcément de déclaration de sinistre.

Cette expertise a obligatoirement lieu dans un délai de soixante jours à compter de la déclaration de sinistre. Elle définit la mise en oeuvre des garanties prévues par le contrat et fixe le montant des réparations nécessaires.

Versé au plus tard trois mois après la déclaration de sinistre, le règlement permet de rapidement réparer les désordres.

 

UN ATOUT POUR LA MAITRISE D’OEUVRE

Grâce à l’assurance Dommages-ouvrage souscrite par votre client, vous tirez aussi de nombreux bénéfices :

  • Ne pas subir la gestion des sinistres pour lesquels le maître d’ouvrage se tourne en premier vers son maître d’oeuvre en l’absence de police d’assurance dédiée.- Bénéficier d’une gestion des sinistres moins conflictuelle avec son client.
  • Ne pas se retrouver seul en risque pour les désordres de nature décennale en cours de chantier.
  • Être protégé par un barème qui partage les responsabilités.
  • Maîtriser les coûts du sinistre grâce à une indemnisation rapide, réduire les dérapages financiers et les risques d’escalade judiciaire.
LE RÔLE DU MAÎTRE D’OEUVRE EN EXPERTISE

Une convocation n’entraîne pas de déclaration de sinistre auprès de la MAF. Toutefois, elle impose à l’adhérent d’être présent aux réunions d’expertise tout en faisant preuve d’une grande vigilance.

En cas d’impossibilité, la MAF conseille de prendre contact avec l’expert. Un bon réflexe particulièrement indispensable dans le cadre de missions limitées au chantier.

Le maître d’oeuvre doit faire part de ses observations à l’expert tout au long de la procédure. En cas de désaccord, il doit contester le contenu des rapports par lettre RAR à l’expert avec copie à son assureur.

À défaut, les conclusions de l’expert lui sont opposables et sa responsabilité peut être engagée.

LES DÉLAIS LÉGAUX DE L’ASSURANCE DOMMAGES-OUVRAGE
  • J 0 : réception de la déclaration de sinistre par l’assureur DO.
  • J+10 : l’assureur DO a 10 jours pour signifier à l’assuré que la déclaration est incomplète et ainsi n’est pas constituée.
  • J+15 : offre d’indemnité à 1 800 € maximum (sans désignation d’expert) ou refus de garantie si la demande est manifestement injustifiée.
  • J+60 : délai maximal pour notifier le rapport d’expertise (unique ou préliminaire) et sa décision quant à la mise en jeu des garanties prévues au contrat.
  • J+90 : pour notifier le rapport définitif de l’expert et l’offre d’indemnité.

Dans l’hypothèse d’investigations techniques supplémentaires, le délai de 90 jours peut être augmenté de 135 jours sous réserve qu’il a été demandé dans les 60 jours et accepté par l’assuré. En l’état, l’assureur DO dispose au maximum de 225 jours pour faire une offre d’indemnité.

Après l’acceptation, l’assureur DO a 15 jours pour verser l’indemnité.

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