
Budget 2026 | La fin annoncée du crédit d’impôt menace la filière paysagère
Le gouvernement envisage de supprimer ou réduire le crédit d’impôt de 50 % accordé aux particuliers pour les travaux de jardinage dans le cadre du budget 2026. Cette mesure, qui vise 40 milliards d’euros d’économies, inquiète fortement les professionnels du secteur.
L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (UNEP) conteste cette approche avec des chiffres précis : le secteur a créé plus de 30 emplois quotidiens en 2024 et affiche une croissance continue. Pour chaque euro investi par l’État, les retours fiscaux oscillent entre 1,20 et 1,50 euro via la TVA, les cotisations sociales et l’impôt sur les sociétés.
Les conséquences économiques s’annoncent préoccupantes. Une étude révèle que 80 % des particuliers employeurs envisagent de basculer vers le travail non déclaré si l’avantage fiscal disparaît. Cette réforme représente une économie annuelle de 800 millions d’euros pour l’État, mais pourrait détruire des milliers d’emplois locaux.
Les professionnels intensifient leur lobbying auprès des élus pour préserver ce dispositif qu’ils jugent économiquement rentable. Les arbitrages définitifs seront connus à l’automne 2026.
Le Potager extraordinaire de La Roche-sur-Yon | Quand l’architecture épouse le végétal
Le Potager extraordinaire de La Roche-sur-Yon illustre parfaitement comment l’architecture contemporaine peut servir la biodiversité. Conçu par l’architecte Hervé Potin (agence Guinée-Potin) et le paysagiste Guillaume Sevin, ce projet a métamorphosé les 7 hectares d’un ancien domaine naturaliste en conservatoire végétal vivant. L’intervention, réalisée en deux phases (2010-2013 puis 2021-2023), suit la séquence « éviter-réduire-compenser », préservant l’existant tout en créant de nouveaux espaces.
L’architecture se veut proliférante, mais respectueuse : une extension en bois et chaume sur pilotis prolonge la maison de maître historique, tandis qu’une « ferme chic » de 1 150 m² avec charpente apparente valorise le travail maraîcher. La serre bioclimatique complète l’ensemble, offrant un espace pédagogique innovant. Avec 45 000 visiteurs en 2024 et 2 000 variétés de plantes potagères, le site confirme la pertinence de cette approche architecturale sensible. Exposé au Pavillon France de la Biennale de Venise 2025, le projet démontre qu’architecture et nature peuvent créer une symbiose productive, éducative et esthétique.
Les paysagistes concepteurs français à l’avant-garde de la transition urbaine écologique
La Fédération française du paysage a organisé le congrès mondial de l’IFLA à Nantes du 10 au 12 septembre, réunissant plus de 1 000 professionnels issus de 60 pays. Henri Bava, président de la fédération, souligne la position stratégique des paysagistes concepteurs face aux défis climatiques actuels. Ces professionnels, situés à l’intersection des sciences du vivant et de l’aménagement, proposent des solutions basées sur la nature pour adapter les villes et territoires aux changements environnementaux.
En France, la profession connaît un essor remarquable. Les paysagistes sont désormais systématiquement associés aux projets d’aménagement urbain, une spécificité nationale reconnue internationalement sous le terme « Landscape Urbanism ». Cette évolution s’appuie sur une formation solide : cinq écoles dispensent un diplôme d’État niveau master, harmonisé depuis les années 1970.
Un débat sémantique agite la profession : l’alignement sur l’appellation internationale « architecte paysagiste » plutôt que « paysagiste concepteur » améliorerait la lisibilité et la compétitivité française. Choisie pour ce congrès après Istanbul et avant Hong Kong, la ville de Nantes illustre parfaitement cette transformation urbaine par le paysage, notamment grâce aux travaux d’Alexandre Chemetoff sur l’île de Nantes.