Cette semaine, l’HebdoMAF s’intéresse aux défis de la transition écologique au programme des JJP 2023, au centenaire de la Villa Noailles, à l’éclairage de Jean-Louis Violeau sur l’architecture française et au projet moderniste de la Cité Frugès.
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JJP 2023 | Transition écologique et protection du patrimoine

Rendez-vous annuel dédié à la préservation du patrimoine depuis 1998, les Journées Juridiques du Patrimoine (JJP) se tiendront le 14 novembre 2023 à Paris.

Intitulée « Retour vers le futur ! », cette édition abordera l’impact des enjeux environnementaux sur la protection du patrimoine.

Malgré les efforts pour garantir sa durabilité, l’écologie moderne suscite de nombreuses réflexions quant à son impact sur le travail de sauvegarde du patrimoine et au regard d’un arsenal législatif jugé insuffisant.

Les JJP 2023 souhaitent mettre en avant le rôle crucial de la justice dans la protection du patrimoine, un domaine souvent négligé dans les litiges.

Elles souhaitent souligner l’importance d’une vision à long terme pour la sauvegarde du patrimoine, au contraire des approches court-termistes et des mesures circonstancielles, marquées par une insécurité juridique et des efforts intermittents.

Le programme et les inscriptions sont accessibles directement sur le site dédié des Journées Juridiques du Patrimoine.

Villa Noailles | 100 Ans d’Architecture, d’Art et de Design

La Villa Noailles, conçue par l’architecte Robert Mallet-Stevens en 1923 pour le couple de mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles, célèbre son centenaire en 2023.

La villa a joué un rôle important dans l’histoire de l’art et du design au XXe siècle. Située à Hyères, c’est un monument d’architecture, d’art et de design moderne, qui a attiré de nombreuses personnalités artistiques de l’époque comme André Gide, Jean Cocteau, Man Ray ou Luis Buñuel.

Les Noailles, connus pour leur « folie mécénale », ont soutenu de multiples artistes et leur villa servait d’espace créatif et festif.

Aujourd’hui, la Villa Noailles est un centre d’art et de création qui continue de mettre en avant de nouvelles générations d’artistes.

Le centenaire de la villa est marqué par plusieurs expositions, notamment « L’appartement de Charles et Marie-Laure de Noailles à Hyères » par l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch et la commissaire scientifique et historique Eléa Le Gangneux.

C’est également le lieu de la Design Parade qui s’est tenue entre le 22 et le 25 juin 2023 pour regrouper le festival international de l’architecture d’intérieur (7e édition en 2023) et le festival international du design (17e édition en 2023).

Jean-Louis Violeau | Voyage à travers l’histoire architecturale française

L’expert en architecture et sociologue Jean-Louis Violeau dévoile son nouvel ouvrage « Petites histoires d’architecture de 1965 à aujourd’hui ». Ses analyses éclairent près de six décennies de l’architecture française. 

Dans ce livre, l’auteur rassemble des anecdotes et des récits, une partie d’entre eux provenant de ses chroniques parues dans le magazine AMC, afin de révéler « l’étrangeté des périodes pourtant si proches ».

Le contenu de cet ouvrage dévoile les coulisses de l’architecture et de l’urbanisme contemporains. 

Le parcours que propose Jean-Louis Violeau va de la fondation du Groupe international d’architecture prospective (Giap) par Michel Ragon en 1965 jusqu’à une réflexion sur « Abraxas et Bofill à Marne-la-Vallée » en 2022.

Il aborde des événements majeurs et controversés tels que la création de la MIQCP, les Folies de Tschumi ou la Pyramide du Louvre, avec une perspective à la fois critique et nostalgique. 

Cette rétrospective permettra aux plus jeunes de découvrir les vives polémiques du passé, tandis que les générations précédentes se remémoreront avec délectation les épisodes qui ont façonné le paysage architectural français. 

« Petites histoires d’architecture. De 1965 à aujourd’hui », par Jean-Louis Violeau, est disponible aux Éditions du Moniteur pour 35 euros.

Cité Frugès | L’architecture moderniste au service des ouvriers

L’industriel sucrier français Henry Frugès, reconnu pour ses multiples talents d’artiste, a marqué le début du XXe siècle par sa volonté d’améliorer les conditions de vie de ses ouvriers.

Attiré par les idées progressistes de Le Corbusier, il commande à l’architecte de renom la conception de logements pour ses travailleurs dans les villes de Lège-Cap-Ferret et Pessac.

Le Corbusier, en collaboration avec son cousin Pierre Jeanneret, crée une série de logements modernistes en utilisant le béton projeté, une technique innovante à l’époque.

Quatre types de maisons ont été élaborés, offrant une variété de configurations pour répondre aux besoins des travailleurs.

Ces maisons, dotées d’équipements avant-gardistes comme le chauffage central et l’électricité, ont cependant suscité la controverse parmi la bourgeoisie locale.

Malgré les défis initiaux (par exemple le blocage de l’adduction d’eau par l’administration pendant trois ans), ces cités ouvrières sont aujourd’hui considérées comme des joyaux de l’architecture moderniste.

En 2016, la Cité Frugès de Pessac a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoignant de la portée historique et culturelle de ce projet unique.