Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, Pritzker responsables
Elle s’appelle Anne Lacaton, lui Jean-Philippe Vassal. Depuis quelques jours, ils sont les 49ème et 50ème lauréats du Prix Pritzker, régulièrement considéré comme le Prix Nobel de l’architecture.
Avec eux, c’est la troisième fois que des français sont distingués après Christian de Portzamparc en 1993 et Jean Nouvel en 2008.
La production du duo se caractérise par « le plus juste usage des moyens au profit d’un maximum de résultats » : c’est ce qui a séduit le jury. Parmi eux, l’architecte chilien Alejandro Aravena (Pritzker 2016) qui a salué la capacité à redonner du souffle « à ces espoirs et ces rêves de mouvement moderne d’améliorer l’existence du plus grand nombre. Leur travail apporte une réponse aux urgences climatique et écologique de notre époque, autant qu’à la préoccupation sociale, en particulier dans le domaine du logement ».
Pour l’occasion, le site d’informations en ligne www.lemoniteur.fr propose un portrait complet des deux architectes à retrouver en suivant ce lien.
Le Sénat chiffre l’addition de la RE 2020
Parmi les mesures contenues dans la RE2020, qui succèdera prochainement à la RT2012, la question des équipements de chauffage est particulièrement centrale et les projections annoncent une victime : le chauffage au gaz.
Selon le rapport rendu par la commission des affaires économiques du Sénat, « la proportion de chaudières à gaz passera de 29% à un taux nul dans les logements individuels, de 69 à 10% dans les logements collectifs, et de 31% à un taux nul dans le secteur tertiaire ».
Si cette disparition annoncée se fera au profit de solutions plus écoresponsables, la filière gaz représente quand même un chiffre d’affaires de presque 3 milliards d’euros et plus de 8 280 emplois.
De l’autre côté du spectre, le boom des pompes à chaleur entraîne dans son sillage un gain évalué à 3 milliards d’euros pour une filière qui n’est pas encore totalement structurée.
A l’arrivée, le rapport estime qu’en prenant en compte l’ensemble des mesures, en l’état, l’impact de la RE2020 sur les émissions de gaz à effet de serre serait de 881 ktCO2, soit 0,2% des émissions nationales.
Le budget de l’ANRU pourvu de 2 milliards supplémentaires
2 milliards d’euros supplémentaires pour accélérer la rénovation urbaine. C’est ce qu’ont promis Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement et Nadia Hai, ministre chargée de la Ville à l’ANRU.
Cette enveloppe supplémentaire porte à 12 milliards d’euros la somme engagée dans la transformation profonde de certains quartiers. Depuis 2014, le programme œuvre à la démolition de 110 000 logements sociaux, à la construction de 100 000 autres, et à la rénovation de 150 000 habitations.
Un projet d’envergure, largement soutenu et financé par Action Logement, pour permettre une meilleure mixité sociale et territoriale, en mettant à disposition des collectivités locales les finances qui leur manquent.
Ces 2 milliards supplémentaires permettront « d’aller au bout des intentions des acteurs locaux sur de nombreux projets en préparation et d’amplifier la validation de projets en cours » explique Olivier Klein, président de l’ANRU.
Accompagnateur de la rénovation : les architectes disent non
Le président de l’UNSFA, Jean-Michel Woulkoff, ainsi que la sous-directrice à l'architecture du ministère de la Culture, Corinne Langois, se disent « atterrés » par le traitement réservé aux architectes dans deux rapports récemment rendus publics sur la construction en préfabriqué et sur la massification des rénovations énergétiques.
Il y a d’abord l’absence quasi-totale des architectes sur les 130 pages des rapports : 3 mentions seulement. Mais ce qui est le plus difficile à entendre pour les 2 représentants c’est la mise en place d’un « accompagnateur » au détriment de l’architecte qui est, selon eux, l’intervenant à même d’assurer ces missions.
« Les architectes ont un rôle à jouer dans la lutte contre le logement inconfortable et indigne : l'architecte qui rentre dans un logement en mauvais état a très vite la compréhension de ce qu'il faut faire. Or les architectes ne sont pas identifiés comme intervenants compétents sur l'amélioration de l'existant. Il faut y travailler » explique la directrice.
Pour cela, elle pousse à faire « la preuve par l'exemple », en montrant clairement « ce qui se fait sans architecte et ce qui se fait avec ». Les différences sauteront aux yeux, s'accordent Jean-Michel Woulkoff et Corinne Langlois.
Autre sujet de discorde : le rapport rédigé par Robin Rivaton et Bernard Michel, qui propose de massifier la préfabrication des logements à l’usine. Une orientation qui tend à faire passer le logement pour un lego, et qui réduit le rôle de l’architecte en le dépossédant de ses missions et de ses créations, selon Corinne Langlois.
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05 décembre 2024