60. L’âge de la sagesse pour un HebdoMAF qui ne cessera jamais de remplir sa fonction première : vous apporter un condensé de l’info à retenir cette semaine !
La Cour de Cassation précise la répartition de la responsabilité en cas de pollution des sols, des logements sociaux imprimés en 3D, la place de la construction dans les résultats du Grand Débat National, l’avenir du béton présenté par sa filière et les noms mignons de tunneliers de plusieurs tonnes qui rongent le sous-sol francilien. Un peu de tout, sélectionné pour vous.
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Les titres de chaque paragraphe sont cliquables pour vous proposer l’article original.

 

Pollution des sols : à qui la faute ?

Après avoir fait réaliser une étude de sols sur des terrains ayant servi au stockage d’hydrocarbures pétroliers, une société signe un bail à construction avec une commune pour édifier un centre commercial. Des travaux de terrassements mettent à jour une pollution pétrolière. La société charge alors un autre bureau d’études d’effectuer un diagnostic pollution, qui se révèle positif. Cette découverte implique alors l’excavation des terrains pollués vers une filière spécialisée.

Le preneur à bail à construction peut-il engager la responsabilité contractuelle de la société ayant réalisé la première étude de sols, pour manquement à son obligation d’information et de conseil ? Dans une décision du 7 Mars dernier, la Cour de Cassation indique que « la simple connaissance de l’activité polluante équivaut à la connaissance de la pollution elle-même ».

La Cour ajoute également que la présence de pollution dans le cadre des normes fixées pour la construction d’un centre commercial, n’implique pas une faute du précédent occupant des lieux, faisant alors office de stockage d’hydrocarbures pétroliers, qui avait respecté son obligation légale.

L’intégralité de l’arrêt rendu par la Cour de Cassation le 7 mars dernier est à retrouver ici.

 

Des logements sociaux qui font forte impression

D’ici 2020, 5 logements sociaux verront le jour du côté de Reims, dans la Marne. Si l’info n’est pas sensationnelle en elle-même, la conception et la fabrication de ces logements est plus surprenante : ils seront construits grâce à une imprimante 3D.

C’est l’entreprise XtreeE, qui sera à la manœuvre pour réaliser dans ses locaux l’usinage des différents éléments nécessaires à la construction. Si la préfabrication semble s’imposer dans  ce type de construction, c’est du fait de plusieurs exigences à concilier. Pour commencer, le robot en lui-même n’est pas aisé à transporter, et la tête d’impression qui projette l’alliage entre les blocs de bois et le mortier très haute performance est d’une grande fragilité.

C’est donc dans un atelier que seront réalisés les murs de 25 cm et les parois de 4 cm. En créant des murs creux, la société et le bailleur social Plurial Novilia espèrent réduire de 40 à 70% le volume de béton employé et laisser la part belle à l’isolation thermique.

Autre avantage du procédé, un coût qui diminuera au fur et à mesure que les projets similaires permettront de perfectionner les techniques, et la rapidité du chantier : 10 mois seulement prévus pour les 5 logements, allant jusqu’à plus de 100 m² pour certains.

 

La construction, loin des préoccupations des français

Le Grand Débat a trouvé son terme à l’occasion d’une réunion publique organisée au Grand Palais. En prenant la parole le premier ministre, Edouard Philippe, a rappelé quelques chiffres : 2 millions de contributions en ligne, 720 000 dans différents formats, 10 000 réunions locales, 500 000 personnes, 500 courriers et courriels reçus par jour de 4 pages en moyenne …

Bref, le Grand Débat en chiffres est impressionnant. Mais quelle est la place du logement, de la construction et de l’architecture dans tout cela ? Si depuis son lancement, le 15 janvier, tous les acteurs du logement et du bâtiment reprochent un manque de visibilité des questions relatives au cadre bâti, les résultats montrent-ils une autre réalité ?

Tuons ce suspens insoutenable tout de suite : non. Pis, dans 22% des cas, les français estiment que le logement est un secteur dans lequel des économies de dépense publique sont possibles. En passant à la loupe les résultats, il ressort que « logement » apparait dans 797 propositions, et « immobilier » dans 605. Soit environ 0,04 % des contributions…

 

Face au bois, le béton contre-attaque

Le bois, c’est le matériau qui a le vent en poupe. De tous les projets, de tous les nouveaux records, on ne cesse de vanter çà et là les avantages de travailler ce matériaux vieux comme le monde et pourtant exceptionnellement adapté aux enjeux futurs.

Faut-il enterrer la filière béton pour autant ? Certainement pas à en croire ses professionnels. En rappelant ses atouts tels que la résistance mécanique, l’inertie thermique ou sa résistance à l’incendie, Philippe Gruat, président de la filière, promet que le matériau est plus que jamais en lice pour les projets futurs.

Il faut dire qu’il y a urgence à se manifester tant les enjeux sont colossaux, en témoigne la récente sortie de Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme de la Mairie de Paris qui souhaite que « le  bois devienne la norme et le béton l’exception » (rappelons aussi qu’il a déjà été acté que le village olympique de Paris 2024 serait 100% bois).

A ceux qui reprochent son empreinte écologique au béton, Philipe Gruat expose qu’aujourd’hui 80 à 90% des bétons sont recyclés et représentent 28% des besoins de la construction. Les pros bois insistent sur les capacités de stockage de CO2 du bois ? D’ici 2022, les bétons commercialisés pourraient capter entre 10 à 15% des émissions liées à sa production. Le bois est adapté aux enjeux de demain ? Demain, le béton sera capable d’être au service de la réversibilité des espaces.

La concurrence, comme bien souvent, favorise l’innovation.

 

Amandine, Claire et Virginie creusent le sous-sol francilien

Connaissez-vous Amandine et Claire ? Non ? Elles vont pourtant bientôt rejoindre Virginie, dont nous vous parlions dans l’hebdoMAF 54. Ce sont les deux nouveaux tunneliers qui vont entrer en action sur des tronçons du Grand Paris Express. Le premier, Amandine, s’élancera fin avril de la future gare d’Arcueil-Cachan et avalera les 3,4 km qui la séparent de la future gare de Villejuif-Aragon, en un peu plus d’un an.

Pour Claire, il s’agira de relier, à partir de fin Mai, la station Pont de Rungis à Thiais (Val-de-Marne) à L’Haÿ-les-Roses, soit 4,5 km, au rythme d’une douzaine de mètres jour.

Officiant sur le projet d’extension de la ligne 14, qui reliera, à terme, Mairie de Saint-Ouen (93) à l’aéroport d’Orly, la mise en service définitive est prévue pour les Jeux Olympiques de 2024. La RATP prévoit de transporter environ 1 million de voyageurs par jour, faisant de la ligne 14, la ligne automatique la plus fréquentée du monde.