Il était prêt pour retrouver les terrasses mais le mauvais temps en a décidé autrement : l’HebdoMAF 111 est là !
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Ephad : l’architecture peut-elle sauver des vies ?

Des drames qui se sont joués dans les Ephad, quels enseignements tirer ? C’est la réflexion qu’ont entamée Pascale Richter, de l’agence Richter architectes et associés (Equerre d’argent 2018), Xavier Gonzalez et Jean-Pierre Lévêque, de l’agence Brenac & Gonzalez, tous trois architectes, dans les colonnes du site d’information lemonde.fr.

En toile de fond, une question : l’architecture peut-elle sauver des vies ? La réponse est complexe et ne doit pas occulter la fonction sociale de ces établissements, ni les prérogatives liées aux soins et au travail des professionnels de santé. 

Au-delà de la tragédie du COVID se cache un ennemi bien connu, moins foudroyant mais tout aussi redoutable : l’ennui. Alors où positionner le curseur ? Pour Pascale Richter, il faut revoir à la baisse le nombre d’occupants. De 80 aujourd’hui (selon les normes en vigueur), il faudrait arriver à 40, afin que les Ephad ressemblent davantage « à de grandes maisons plutôt qu’à des hôpitaux ».

Moins de pensionnaires, des chambres deux fois plus grandes qui permettent de créer son univers, d’y recréer un « chez soi », et des programmes mixtes. A l’instar de ce qui se fait sur les programmes de logements neufs, Brennac & Gonzalez propose en 2011 à Boucicaut (Paris), un établissement qui associe à l’Ephad, des logements sociaux, un foyer d’accueil pour jeunes travailleurs, un centre psychiatrique de jour et une maison d’accueil pour femmes maltraitées. 

Un modèle parisien qui ne demande qu’à essaimer : intégrer un restaurant ouvert aux personnes de l’extérieur, des jardin potagers ou d’autres éléments programmatiques peut tout à la fois être bénéfique aux résidents et à la revitalisation des centres-bourgs estime Pascale Richter.
 

Confinement : faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain, après avoir respecté les recommandations du CSPS ?

Posée de cette manière, la question fait sourire. Pourtant le sujet est on ne peut plus sérieux : les conditions exceptionnelles qui régissent le chantier vont-elles disparaître aussitôt la menace sanitaire envolée ? Pour certains acteurs interrogés par lemoniteur.fr, ce n’est ni sûr, ni souhaitable. 

Première des nouveautés bénéfiques apportées par le COVID-19 : une cohésion inédite. « Nous n'avons jamais autant échangé, en si peu de temps, sur le même risque. Alors que nous bataillons depuis des années, sur certaines opérations, pour obtenir un nettoyage régulier du chantier ou encore des installations conformes à la réglementation, nos interlocuteurs ont prêté une oreille attentive à nos recommandations » explique Joachim Messeant, directeur national qualité santé sécurité chez Becs, bureau d’études.

Autre petite révolution du secteur : la dématérialisation des échanges. Afficionados du présentiel, la chaîne de construction n’avait jamais vraiment franchi le gué menant vers les visioconférences et autres télétravaux. L’épisode actuel ne cesse d’en démontrer les bénéfices : gain de temps, réduction de la fatigue, diminution du trafic routier, souplesse organisationnelle … 

Au-delà, le vrai bouleversement de la vie des chantiers réside dans les pistes nouvelles qu’a ouvert le casse-tête sanitaire. En se pliant aux recommandations de l’OPPBTP, les conducteurs de travaux et maîtres d’œuvres ont découvert de nouvelles organisations, plus rationnelles, plus productives, sur une plage horaire réduite.

Si l’on ajoute à cela les bonnes habitudes prises en termes d’hygiène, ce sont toutes les conditions de travail sur le chantier qui sont améliorées. Des arguments nouveaux qui permettront, une fois la crise passée, « un saut qualitatif substantiel en matière d’hygiène » selon le secrétaire général de l’OPPBTP, Paul Duphil.
 

Le monde d’après sera moins gourmand en mètres carrés

C’est en tout cas ce que laissent penser les nombreuses réflexions entamées dans les entreprises et relayées par Les Echos. Si le taux d’occupation moyen, compris entre 50 et 70%, avait déjà ouvert le débat bien avant l’épidémie, l’explosion du télétravail questionne : l’heure est-elle à l’économie des mètres carrés ?

Il faut dire que les bonnes raisons de réduire la voilure sont nombreuses. Bien sûr, l’argument économique tient la corde : en Île-de-France, un poste de travail coûte entre 5 000 et 18 000 euros par an. Une économie substantielle à faire, d’autant qu’au télétravail risquent de s’ajouter d’autres phénomènes comme le gel des embauches, les plans de départs volontaires ou les licenciements qui vont encore réduire la fréquentation traditionnelle des locaux. 

Mais qui dit moins de surface, dit forcément partage des bureaux. Exit le bureau individuel et bonjour le bureau partagé. Selon un exemple fourni par Deloitte, une entreprise de 625 salariés comptant autant de postes de travail et 10.000 mètres carrés de surface locative utile, pourrait en économiser 40 % en mettant en place 50 % de partage de bureaux.

Une ère de réflexion s’ouvre autour de l’immobilier d’entreprise. Reste à savoir comment elle redistribuera les cartes, entre jours de présence en entreprise, télétravail depuis le domicile et coworking. 
 

La Paris Real Estate Week pour compenser l’annulation du MIPIM

Prenez le MIPIM, placez-le à Paris, ne conservez que 4 à 5000 des 27 000 visiteurs de l’an passé et vous avez la solution imaginée par Reed Midem, organisateur du MIPIM, pour compenser l’annulation du salon initialement prévu en Mars.

Les architectes, certains acteurs de la proptech pour property technologie, des investisseurs, des promoteurs immobiliers, et quelques politiques se retrouveront du 14 au 17 Septembre, à l’occasion de débats, conférences et expositions, disséminés en différents points de la capitale.

Dans un contexte plus que jamais incertain, le pari de regrouper autant de monde semble audacieux, mais le directeur du MIPIM, Ronan Vaspart se veut rassurant. 
Parmi les invités attendus, Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République qui « éclairera de son expérience de la crise de 2008 », la patronne de la RATP, Catherine Guillouard, parce que « qui parle de ville parle de mobilité », la directrice générale de Gecina, Méka Brunel, ou encore le spécialiste américain de la proptech, Brendan Wallace. 

Info et réservation sur le site www.parisrealestateweek.com.

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